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Présidentielle américaine : Kamala a un problème avec les hommes

22 octobre 2024

Temps de lecture : 12 minutes
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Présidentielle américaine : Kamala a un problème avec les hommes

Temps de lecture : 12 minutes

De notre correspondant en Amérique du nord, 14 questions réponses sur une élection serrée et d’importance.

Table des matières mas­quer

1. Nous observons depuis la mi-octobre un renversement de tendance en faveur de Trump. Vrai ou faux ?

Vrai, en dépit du mil­liard de $ levé par Madame Har­ris depuis sa récente nom­i­na­tion. En dépit égale­ment d’Hollywood (fatigués), des médias (obsolètes), ain­si que de l’arsenalisation du sys­tème judi­ci­aire (en pleine forme) visant Trump et ses alliés. Pour l’instant les sondages sem­blent con­tredire la puis­sance colos­sale d’un par­ti démoc­rate qui fonc­tionne depuis l’ère Oba­ma de plus en plus comme un par­ti unique.

2. Faut-il croire les sondages ?

A pri­ori non. Ils dépen­dent des oli­garchies dont dépen­dent eux-mêmes les médias de grand chemin. Jouant des marges d’erreur, cares­sant avec douceur les échan­til­lon­nages d’électeurs inter­rogés, ils avaient sans doute réus­si pour un temps à créer une impres­sion d’inéluctabilité de la vic­toire de Madame Kamala Har­ris. Or, depuis la mi-octo­bre, les médias s’alarment de ne pas avoir réus­si à démoralis­er l’électorat de Trump.

3. Y aurait donc depuis deux semaines une manipulation en sens inverse qui permettrait à la machine du parti de se mobiliser contre le danger imminent de la « dictature » ? Et donc à produire encore (comme en 2020) quelques quarante millions de votes peu vérifiables avant le 5 novembre en faisant procéder au vote « par correspondance » à outrance (avec pour sous-produit la collecte des bulletins à domicile ou remis dans des boites aux lettres mobiles déposées au coin des rues) ?

Il est indé­ni­able que la machine à sor­tir les votes vient de met­tre le tur­bo. Car il sem­ble que led­it mécan­isme de la col­lecte du vote anticipé ou par cor­re­spon­dance ait seule­ment fonc­tion­né pour moitié seule­ment (du vote de 2020). Donc la ten­dance s’inverse (à deux semaines et demie avant le vote du 5 novembre).

4. Comment expliquer cette inversion, du moins pour l’instant ?

Con­sta­tons d’abord les raisons inhérentes à la cam­pagne Har­ris. La can­di­date qui se veut l’héritière de Barack Oba­ma n’a pas son audace politi­ci­enne. Voulant jouer à coup sûr, celle-ci est trop pru­dente, inca­pable de spon­tanéité. Jusqu’ici elle n’a pro­duit qu’une terne réplique d’Hillary Clin­ton (cette dernière étant perçue très large­ment comme hyp­ocrite bien que com­pé­tente). Kamala Har­ris ne pro­jette pas pour sa part une impres­sion de com­pé­tence; elle incar­ne plutôt le gauchisme cal­i­fornien, de sur­croît avançant masquée.

5. Elle ne viendrait donc pas du bon endroit du pays ?

Exacte­ment ! Cette élec­tion se résume, cul­turelle­ment et styl­is­tique­ment en une bataille entre le Queens et San Fran­cis­co, entre l’Amérique rugueuse du réel et celle, sophis­tiquée, du virtuel. Le Queens, ban­lieue de New York, c’est l’université de la rue, la men­tal­ité du choc frontal et du bon sens. C’est le berceau de Trump. La Cal­i­fornie, de son côté berceau du wok­isme, est depuis longtemps un « état dans l’état », sa « mafia poli­tique » con­trôlant les agi­ta­tions politi­ci­ennes de Wash­ing­ton (ain­si de la récente évic­tion de Joe Biden de la course prési­den­tielle). Aus­si le clan Pelosi, Schiff, et Har­ris con­duit-il sys­té­ma­tique­ment la chas­se au trump­isme depuis 12 ans. Parce que l’arrivée de Trump a stop­pé le « cal­i­for­nisme », matrice du wok­isme et de la Sil­i­con Val­ley. Le Trump­isme a en effet fait tache d’huile, d’abord dans le Sun Belt (états du sud), puis dans le Rust Belt (régions indus­trielles en crise de la côte Est et du cen­tre-Nord, où se trou­ve l’essentiel des États-piv­ots), pour attein­dre ensuite la région des plaines à l’ouest des Rocheuses. Cepen­dant que le « cal­i­for­nisme » reste implan­té dans les états rich­es de la côte Est, ain­si que dans quelques états des grands lacs néan­moins sus­cep­ti­bles de piv­ot­er. Le prob­lème auquel Har­ris est con­fron­tée reste bien qu’elle tran­spire l’élitisme cal­i­fornien, ce qui n’est pas en pas­sant le cas de Joe Biden lequel, en ses jeunes années, pou­vait pass­er pour un pro­to-Trump. Bref, en nom­bre d’États, le trump­isme est déjà majori­taire, ce qui n’est pas le cas néces­saire­ment en nom­bre de voix sur le plan nation­al, du fait du poids démo­graphique des États démocrates.

6. Kamala Harris aurait donc un problème avec les prolétaires, les classes moyennes, et les PME. Mais la masse de l’électorat démocrate reste bien majoritaire ?

C’est encore le cas. Tra­di­tion­nelle­ment, et c’est inscrit offi­cielle­ment dans les listes élec­torales qui men­tion­nent les sym­pa­thies poli­tiques des électeurs, ces derniers se divisent en trois tiers : un gros tiers pour les indépen­dants, un vrai tiers pour les démoc­rates, et un petit tiers pour les répub­li­cains. Et, tra­di­tion­nelle­ment tou­jours, l’électorat indépen­dant a ten­dance à vot­er en faible majorité pour les démoc­rates. Cette sec­tion représen­terait, en ter­mes européens, la social-démoc­ra­tie bour­geoise, non idéologique. Or, lors des récentes inscrip­tions sur les listes élec­torales, l’on observe un sur­saut répub­li­cain qui dans plusieurs états (dont les États-piv­ots) font jeu qua­si égal avec les démoc­rates. C’est un signe inquié­tant pour la cam­pagne Harris.

7. On accuse les démocrates d’être machiavéliques, mais comprennent-ils vraiment les tendances de fond qui transforment le pays ?

Oui et non.

Oui, pour les trente dernières années. Ayant adhéré à la mon­di­al­i­sa­tion heureuse, ayant com­pris que la classe ouvrière fondrait comme neige au soleil, les démoc­rates, avec leurs alliés indus­triels de la « nou­velle économie » (la Sil­i­con Val­ley, essen­tielle­ment) ont eu dès la fin de la décen­nie 80 l’idée de génie de met­tre en place un nou­veau plan mar­ket­ing : l’intersectionnalité. Il s’agissait d’adjoindre à un vais­seau ami­ral « ver­ti­cal » (l’électorat féminin) toute une palan­quée de « vic­times ». Par­tant du principe que les femmes avaient des griefs légitimes en matière sociale ou économique, et que bon nom­bre de ces dernières apparte­naient aus­si à des minorités socio­pro­fes­sion­nelles, eth­niques, religieuses, ain­si que de pra­tiques sex­uelles « hors normes », il est apparu logique de débor­der « trans­ver­sale­ment » sur ces caté­gories, leur offrant de « se con­necter » sur l’énergie du mil­i­tan­tisme fémin­iste, pour ain­si faire sur­gir de nou­velles tribus de vic­times eth­niques, sex­uelles, cul­turelles, gen­rées puis non gen­rées, pour pass­er ensuite de la jus­tice à « l’équité » puis aux répa­ra­tions, puis aux fron­tières ouvertes vues comme « répa­ra­tion ». Pen­dant trente ans ces caté­gories mar­ket­ing poli­tiques et com­mer­ciales ont bien fonc­tion­né, per­me­t­tant d’assurer une crois­sance économiques soutenue au sein d’une dis­so­lu­tion sociale où les hommes fai­saient fig­ure d’accessoires.

Non, au con­traire, pour ce qui est des dernières années. Les démoc­rates plouto­crates n’ont pas vu que l’inversion à laque­lle ils avaient procédé en une généra­tion com­mençait à s’inverser en une réac­tion vir­iliste timide, puis affir­mée. Ce qui a pro­duit le trump­isme. Il est plau­si­ble de con­clure que si Trump a un prob­lème avec les femmes, Kamala Har­ris en a un, inat­ten­du, avec les hommes.

8. Donc Trump inverse le wokisme ?

Le ter­reau sur lequel il pro­lifère s’est en effet inver­sé. Une nou­velle inter­sec­tion­nal­ité est en train d’émerger, assise sur un « vir­il­isme » qui se décom­plexe. En pleine crise mon­di­ale, et peut-être à l’orée de nou­velles guer­res sanglantes voulues par des oli­garchies néo­colo­niales, et après trente années et plus de bom­barde­ment psy­chologique les présen­tant comme des sur­numéraires tox­iques ou nuls, sou­vent désor­mais réduits aux miettes de la redis­tri­b­u­tion sociale, les « mâles inter­sec­tion­nels » se réveil­lent. Le phénomène est par­ti des noirs et des lati­nos et s’est très vite répan­du avec Trump chez les blancs. Nous véri­fierons la valid­ité de cette asser­tion après les analy­ses fouil­lées des résul­tats de l’élection. Il n’en reste pas moins que le trump­isme a débor­dé, via ce que les démoc­rates nom­ment le machisme, sur les minorités raciales. Trump est revenu au score de Richard Nixon de 1960 avec les afro-améri­cains de sexe mas­culin, cepen­dant qu’il a con­sid­érable­ment pro­gressé chez les lati­nos des deux sex­es, avec un score iden­tique à celui de George W. Bush en 2004.

Ceci s’explique par un pru­rit anti-Woke sur­gis­sant au sein de ces pop­u­la­tions pour­tant issues de la gauche « tra­di­tion­nelle », mais aus­si par le fait que les fron­tières ouvertes sont vécues comme une injus­tice. Entre six et dix mil­lions (voire beau­coup plus) de « sans-papiers » sont ain­si ren­trés depuis trois ans, accé­dant à un statut légal en accéléré (ce qui enrage les citoyens améri­cains d’origine lati­no qui ont suivi un long proces­sus d’immigration). Cepen­dant que bon nom­bre de ces « migrants », les poches emplies de sub­ven­tions, nour­ris et logés (ce qui enrage les pop­u­la­tions noires pau­vres), ont été ensuite réaf­fec­tés dans les États-piv­ots ou ceux qui votent encore répub­li­cain (ce qui offense les ten­ants du « local­isme » améri­cain, donc les class­es moyennes). Il est par ailleurs de fait que Trump a su accélér­er un incendie qui cou­vait sous les brais­es de la cas­tra­tion mas­cu­line. Tout sim­ple­ment parce que le wok­isme est allé trop loin. Il n’est pas à exclure qu’en cas de con­scrip­tion mil­i­taire lors d’un prochain con­flit, le « my body my choice » se répande de façon virale par­mi les conscrits.

9. Comment le film de ces inversions de tendances a‑t-il pu se dérouler au long de la campagne ?

Le bar­rage de la « coali­tion arc-en-ciel » d’Obama a com­mencé à se fis­sur­er il y a quelques mois. Rap­pelons ici que la stratégie de Biden était sim­ple : utilis­er le min­istère de la Jus­tice comme exé­cu­teur élec­toral afin de stop­per Trump et de le ruin­er finan­cière­ment, avec à la clé plusieurs cen­taines d’années de prison. Une fois cat­a­logué comme « dic­ta­teur insur­rec­tion­nel » et « crim­inel con­damné », Trump était sup­posé s’évaporer. Pour le reste, Biden comp­tait sur la machine du par­ti pour cor­riger sa pro­pre fatigue.

Mais la pre­mière pho­togra­phie d’identité judi­ci­aire de Trump lancée par cette guerre judi­ci­aire a eu exacte­ment l’effet inverse. Ce fut la pre­mière fis­sure du bar­rage. De nom­breux com­men­ta­teurs noirs avaient en effet iro­nisé sur le fait que Trump (déjà ini­ti­a­teur lorsqu’il était prési­dent d’une loi de réforme de la jus­tice crim­inelle, ain­si que d’un pro­gramme d’aide et de for­ma­tion aux toutes petites entre­pris­es des grandes villes, deux mesures perçues comme favor­ables aux noirs), était désor­mais devenu « l’un des leurs ». La fis­sure s’est ensuite élargie au fur et à mesure de la per­for­mance du cirque judi­ci­aire, per­me­t­tant alors à Trump de lever des fonds sub­stantiels. Ce qui lui a fait gag­n­er les pri­maires républicaines.

10. À part le « mugshot » et les procès de Trump, quelles ont été les autres fissures du barrage démocrate ?

La sec­onde fis­sure, sig­ni­fica­tive, a été causée par la pho­to d’un Trump ensanglan­té lev­ant le point et cri­ant « fight, fight, fight ! » à l’orée de la con­ven­tion répub­li­caine. Cela a provo­qué deux réac­tions de poids : celles d’Elon Musk et de Zucker­berg. Musk est entré active­ment dans la cam­pagne, cepen­dant que Zucker­berg a renon­cé à toute inter­ven­tion dans le jeu élec­toral (il avait mas­sive­ment investi en 2020 afin de d’inciter au vote mas­sif… dans les quelques états piv­ots à pop­u­la­tion démoc­rate). De plus, il a présen­té des excus­es publiques pour avoir cédé à l’État pro­fond en procé­dant à la cen­sure des avis dis­si­dents sur le Covid, et surtout l’information sur l’ordinateur de Hunter Biden.

Depuis ces deux inter­ven­tions, Trump a levé des fonds de la part de nom­breux financiers cal­i­forniens œuvrant dans les hautes tech­nolo­gies indus­trielles, les mon­naies numériques et l’intelligence arti­fi­cielle. La col­oration « tech » de Trump s’est ain­si pour­suiv­ie, lui per­me­t­tant de gag­n­er en pop­u­lar­ité de chez les jeunes électeurs. Enfin, le « Fight, Fight, Fight ! » du glad­i­a­teur blessé a eu un écho par­mi les minorités his­paniques… et arabo-musul­manes ! Ain­si un maire arabe du Michi­gan, élu par une ville qua­si-exclu­sive­ment arabe, dans un état où la fibre islamo-pales­tini­enne est forte, a apporté son sou­tien à Trump en dépit de ses accoin­tances israéli­ennes. Cer­tains arabes se sou­vi­en­nent en fait des accords d’Abraham et de la spec­tac­u­laire ren­con­tre de Trump avec les lead­ers arabo-musul­mans du monde entier orchestrée par les Saoudiens.

11. Quid du second attentat (ou tentative) contre Trump ?

Un effet inat­ten­du du pre­mier atten­tat avait été de libér­er Trump des néo­con­ser­va­teurs va-t-en-guerre. L’influence des deux fils de Trump, très liés à Tuck­er Carl­son, lui-même lié à J.D Vance, Elon Musk et Kennedy, avait enragé les bushistes. Le deux­ième atten­tat avorté a eu l’effet d’une dose de rap­pel pour Trump, ain­si que pour la pop­u­la­tion qui n’avait pas pu entière­ment « enreg­istr­er » le pre­mier du fait du couron­nement de Kamala Har­ris en rem­place­ment de Joe Biden. Le deux­ième atten­tat a en effet représen­té la qua­trième fis­sure. C’est dès ce moment que les son­deurs n’ont plus pu mas­quer les ren­verse­ments de tendance.

12. Nous avons oublié la troisième fissure du barrage !

En effet Il s’agit ici du ral­liement de JFK Junior, qui a pro­duit le « make Amer­i­ca healthy again » (ren­dons la san­té au peu­ple améri­cain). Kennedy a apporté un nou­v­el angle d’attaque, trans­ver­sal, por­tant sur les mal­adies chroniques cat­a­strophiques qui touchent une jeunesse prise dans les griffes de la mal­bouffe, de l’addiction aux pro­duits phar­ma­ceu­tiques, etc. Kennedy a ain­si rajouté un pied à une stratégie qui désor­mais vise la paix, la prospérité, la lib­erté de penser, la san­té, et l’efficience des administrations.

C’est cette fis­sure qui s’élargit ces jours-ci, car Trump n’est plus seul comme en 2016. N’étant plus à la mer­ci des néo­con­ser­va­teurs, il dis­pose d’une nou­velle généra­tion de pos­si­bles min­istres et de con­seillers extérieurs capa­bles de par­ler en pub­lic mieux que lui. Il est donc beau­coup plus crédi­ble, se con­cen­trant sur les thèmes économiques, immi­gra­tion et tar­ifs douaniers inclus, qu’il présente lors de petits forums ou réu­nions de bien­fai­sance de très haut niveau. Ou dans des pod­casts d’humoristes mas­culins pour la plupart.

13. Que peut faire Harris dans les prochains jours ?

Sa stratégie, après de mul­ti­ples change­ments et hési­ta­tions sem­ble se résumer ainsi :

  • Faire tourn­er la machine à pro­duire des votes en visant les pop­u­la­tions noires en ramenant Trump au niveau du Klu Klux Klan
  • Intimider les mod­érés en présen­tant Trump comme un Adolf Hitler
  • Martel­er la tra­di­tion­nelle argu­men­ta­tion sur l’avortement qui veut faire de Trump l’absolu enne­mi des femmes
  • Mais aus­si pré­par­er son pos­si­ble échec avec l’appui du sys­tème judi­ci­aire afin d’invalider l’élection de Trump par arbi­trage de la Cham­bre des représentants

C’est la rai­son pour laque­lle la can­di­date a accep­té d’être récem­ment inter­viewée par un jour­nal­iste de Fox News proche des néo­con­ser­va­teurs. Si ce dernier s’est mon­tré com­bat­tif sur cer­taines ques­tions, il lui a cepen­dant lais­sé tout le temps de s’exprimer sur le fait que beau­coup de répub­li­cains con­sid­èrent Trump comme un dan­ger pour la démoc­ra­tie, charge à elle d’en débiter des clips au sein de ses publicités.

14. Que peut faire le « blob » du deep state (état profond, ou état permanent) avant l’élection et surtout après ?

  • Ce que font tous les « deep states » en ces cir­con­stances. Nous en reparlerons.

 

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