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Presse gay : la déprime !

8 juin 2015

Temps de lecture : 2 minutes
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Presse gay : la déprime !

Temps de lecture : 2 minutes

Le mensuel Têtu, icône de papier de la communauté homosexuelle, vient une nouvelle fois d’être placé en redressement judiciaire. Son petit concurrent, Yagg.com, souffre également.

Avec encore 600 000 euros de déficit en 2014 (pour 2,8 mil­lions d’eu­ros de chiffre d’af­faires), la société Com­mu­ni­ca­tion presse pub­li­ca­tion dif­fu­sion (CPPD), qui pub­lie Têtu, s’est déclarée en ces­sa­tion de paiement et a été placée en redresse­ment judi­ci­aire le 1er juin. Pre­mier respon­s­able du marasme, le canal de la dif­fu­sion qui con­tin­ue à s’ef­filocher. En 2014, le men­su­el a encore per­du près de 9%. Les ventes ont régressé à 31 000 exem­plaires en dépit d’une nou­velle for­mule moins “com­mu­nau­taire” réal­isée à l’été 2013, peu après le rachat du jour­nal à Pierre Bergé par Jean-Jacques Augi­er. Elles se situ­aient à plus de 40 000 exem­plaires deux ans plus tôt. La vente d’ex­em­plaires numériques au tra­vers de Tetu.com n’a aucune­ment pris le relais puisque le site Inter­net, gra­tu­it, reste entière­ment tourné vers la pub­lic­ité. Sec­ond axe de dif­fi­cultés : la pub­lic­ité, pré­cisé­ment. Représen­tant un tiers des recettes, cette dernière aurait chuté d’en­v­i­ron 10% l’an­née dernière. Augi­er cherche à présent un repre­neur d’i­ci qua­tre mois, faute de quoi, la CPPD sera liq­uidée. L’homme d’af­faires, qui a été tré­sori­er de la cam­pagne de François Hol­lande en 2012, avait pour­tant restruc­turé Têtu à la hache au moment de sa reprise. Les deux tiers des effec­tifs du men­su­el, soit 20 salariés sur une trentaine, avaient quit­té le jour­nal. Tous les con­trats four­nisseurs avaient été rené­go­ciés et une par­tie des fonc­tions du jour­nal avaient été sous-traitées.

Le malaise qui frappe Têtu illus­tre la dif­fi­culté des médias gay à trou­ver leur mod­èle économique dans un marché baissier. Ain­si, le pure play­er Yagg.com, un temps asso­cié à Têtu sur la par­tie numérique, a lui aus­si été en déficit en 2014. Le site, qui annonce 450 000 vis­i­teurs uniques men­su­elle­ment, tente désor­mais de trou­ver l’équili­bre grâce à l’abon­nement. Avec une par­tie de son con­tenu ren­du payant depuis début juin, Yagg.com espère séduire entre 2000 et 3000 abon­nés d’i­ci 2016. Le site, créé en 2008, compte, par ce biais, revenir à l’équili­bre dès cette année.

Le souhait, de plus en plus frap­pant, d’une inté­gra­tion de la com­mu­nauté homo­sex­uelle au sein du reste de la société est man­i­feste­ment un sérieux hand­i­cap pour la péren­nité de ses pro­pres sup­ports d’information.

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