Les commissaires aux comptes, comme leur nom l’indique, sont tenus responsables de la véracité du bilan d’une société. C’est ainsi que fin juin 2019, EY et YCC ont refusé de clôture l’exercice 2018 de Presstalis.
Une mauvaise nouvelle
Comme le note la Lettre A du 28 juin 2019, ce sont les conditions de l’affacturage qui sont en cause. Un factor accepte de régler par avance (moyennant commission) une créance non échue à une société. Une opération classique qui permet de lisser une trésorerie, en particulier dans une industrie cyclique. Il peut y avoir un factor de factor ayant position d’intermédiaire si la société est dans une position délicate ce qui est le cas de Presstalis, plombée par une dette faramineuse (comptes sociaux déficitaires de plus de 300M€).
Si un factor ne renouvelle pas le contrat (faute de confiance sur la viabilité de Presstalis), la société se retrouve en difficulté de trésorerie voire sans trésorerie. C’est la difficile négociation ou la renégociation en cours de ces contrats de factoring qui a inquiété les commissaires aux comptes.
Et une petite bonne nouvelle pour le tonneau des Danaïdes
La litanie reprend : plan de sauvetage 2012, 50M€ de « prêts » du Fonds de développement économique et social. Plan le sauvetage 2015, de nouveau 30M€ d’aide étatique. Après le nouveau plan de sauvetage de 2018, l’État s’était engagé à verser une nouvelle aide sous forme de prêt, dont les chances de remboursement sont égales à zéro. Ce « prêt » de 25M€ était divisé en deux tranches, la première de 15M€ déjà versée et la deuxième de 10M€ enfin en cours de règlement. Une très petite poire pour la soif estivale d’une société dont les comptes ressemblent au tonneau des Danaïdes.