L’accouchement fut long, douloureux et coûteux. Après des mois de grèves, négociations et perturbations diverses, le tribunal de commerce de Paris a acté le premier juillet 2020 la liquidation de Presstalis et la reprise de certaines activités par France Messagerie soutenue par les quotidiens nationaux.
Liberté surveillée pour les magazines
Les magazines qui étaient distribués par les MLP (Messageries lyonnaises de Presse) s’en sont bien trouvés. Les malheureux qui étaient chez Presstalis sont en semi-liberté. Alors que cela leur était interdit auparavant, ils peuvent maintenant rejoindre les MLP. Mais pour cela ils devront payer une « commission » de 2,25% de leur chiffre d’affaires à France Messagerie jusqu’à fin 2022. En théorie les « remises de groupe » habituellement accordées aux grands éditeurs sont interdites, mais reste à voir si le rapport de forces en interne le permettra.
Du flou dans l’incertain
L’autorité de tutelle de France Messagerie, l’Arcep présidée par Sébastien Soriano, a donné son agrément à la naissance de France Messagerie, mais sous conditions. L’accord est valide jusqu’au 30 septembre 2020. A cette date France Messagerie doit présenter un budget, un modèle économique et une organisation logistique sur le territoire à l’Arcep. On en déduit qu’aucun de ces éléments de la nouvelle structure n’existait à l’été 2020, ce qui peut légitimement inquiéter. La loi Bichet qui obligeait les marchands de presse à accueillir la totalité des titres sera assouplie et permettra une plus grande liberté dans le choix de l’assortiment des titres avec le risque de favoriser les plus gros éditeurs. Qu’adviendra t’il d’une possible coopération entre MLP et France Messagerie ? Une des nombreuses questions qui attend encore une réponse.