Le distributeur s’est déclaré en cessation de paiement le lundi 20 avril 2020. Une situation qui ne met pas immédiatement en danger la distribution physique des quotidiens et de certains magazines. Mais la sortie de crise n’est pas en vue et l’addition sera salée pour le contribuable.
La dette ? 500 ou 600M€ ?
On ne sait plus, 500 millions c’est un peu bas, 600 millions un peu haut. Allons‑y pour 550M€. Au-delà de la dette le distributeur doit près de 20M€ aux kiosques et marchands de journaux et sans doute 100M aux éditeurs. Plus le coût de la liquidation et du licenciement de la majorité des 900 employés qui bénéficient d’une convention collective très favorable.
Magazines contre quotidiens
Les magazines sont majoritaires (73%) chez Presstalis et réalisent la majorité du chiffre d’affaires… mais en volume les quotidiens distribués 6 jours sur sept comptent beaucoup plus. En clair les magazines financent la distribution des quotidiens et ne supportent plus cette situation.
L’autre distributeur, les MLP (voir la lettre que son président nous a adressée) est prêt à accueillir les magazines de Presstalis mais pas à n’importe quel prix. S’il semble maintenant disposé à reprendre certains de ses employés, ce sera au cas par cas et en évitant les dépôts, bastions d’une CGT qui a su fort bien défendre les intérêts de ses mandants, contribuant en bonne partie — par une politique sidérante d’avantages sociaux divers — à la déconfiture de la société.
L’État arbitre
L’ARCEP (autorité de tutelle) et surtout le CIRI (comité interministériel de restructuration industrielle) sont l’arme au pied et demandent aux éditeurs de s’entendre. Louis Dreyfus du Monde représente les quotidiens et demande une messagerie unique ou a minima une holding faisant pot commun magazines/quotidiens. Frédéric Cassegrain président de la coopérative des magazines (au titre de Marianne) veut que les quotidiens se débrouillent tout seuls et souhaite rejoindre MLP.
À moyen terme les magazines sont les plus menacés : nombre de quotidiens en province assurent eux-mêmes leur distribution ou ont choisi le portage par des sociétés privées. Et les quotidiens sont portés par le numérique contrairement aux magazines. Au final et de toutes façons c’est vous qui paierez. À suivre…