Mercredi 10 avril, une grève (provoquée par la CGT) de la distribution des journaux et magazines a encore fragilisé la position de ces derniers, mais aussi celle du distributeur de référence. Presstalis, principal distributeur de la presse, n’est pas sorti d’affaire malgré une aide massive de l’État et des éditeurs comme nous vous le disions début février 2019.
Grève sur fond d’incertitude
Alors que la majorité du fond d’innovation pour les médias a été utilisée pour aider le distributeur, l’État n’a pas encore versé le solde des 25 M€ promis fin 2018 (source Lettre A du 9 avril 2019), il manque encore 8 M€. Ces 8 M€ sont gelés car les éditeurs devaient garantir une caution d’au moins du même montant. Or, certains éditeurs n’ont pas souscrit, arguant de changements de propriétaires de titres. Dans ce cas le vendeur et l’acheteur se renvoient la balle, indiquant que c’est l’autre qui doit être caution.
Concurrence et risque de changement de système
Entretemps, MLP (Messageries Lyonnaises de Presse) qui n’est pas directement en danger développe une offre qui pourrait être plus attractive que celle de Presstalis. Un éditeur de jeux (Keesing) vient ainsi de rejoindre MLP, donnant un mauvais signal aux autres éditeurs. Si Presstalis ne donne pas de signes de meilleure santé, la tentation de dissoudre la société et de faire émerger de nouveaux distributeurs privés serait grande alors que la loi Bichet qui régit la distribution de la presse doit être de nouveau modifiée.