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Presstalis : vers la séparation brutale entre quotidiens et magazines

26 mai 2020

Temps de lecture : 2 minutes
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Presstalis : vers la séparation brutale entre quotidiens et magazines

Temps de lecture : 2 minutes

La messagerie de presse a la peau dure. En redressement judiciaire et dans les derniers soubresauts de l’agonie, alors que les dépôts de presse de province sont en grève, les magazines organisent leur départ vers les MLP, le concurrent lyonnais.

500M€, 600M€ ? Qui dit mieux ?

Les chiffres don­nent le tour­nis. Les dettes pour­raient approcher le mil­liard d’euros. Les fonds pro­pres sont négat­ifs à hau­teur de plus de 500M€, les pertes opéra­tionnelles sont bien supérieures à 5M€ par mois. N’importe quelle entre­prise, privée ou publique, aurait tiré le rideau depuis longtemps.

Vont se rajouter très vite 33M€ de sub­ven­tions pour assur­er le courant et pay­er les kiosquiers, un nou­veau « prêt » de 35M€ et plus tard après la restruc­tura­tion encore 80M€ pour relancer l’activité de la mes­sagerie qui dis­tribuera les quo­ti­di­ens nationaux. Restera à financer le plan de départs (plus de 600 per­son­nes), un bon 50M€ que les édi­teurs sol­lic­ités se refusent à pren­dre en charge et dont on devine que l’État le pren­dra sous son aile argen­tée, qui est aus­si la vôtre.

Départ des magazines

Un cer­tain nom­bre d’éditeurs de mag­a­zines ont déjà annon­cé rejoin­dre les MLP : Chal­lenges du groupe de Claude Per­driel, Le 1 d’Eric Fot­tori­no, Le Mag­a­zine Lit­téraire, Soci­ety et So Foot, d’autres ont déjà suivi sur la pointe des pieds. Les deux plus gros groupes Pris­ma et Reworld ne res­teront pas avec le suc­cesseur de Presstal­is. Le groupe CMI du Tchèque Daniel Křetín­ský, un poids lourd (Elle, Télé 7 jours, Mar­i­anne) se tâte.

Au bout du bout, les quo­ti­di­ens nationaux (en dehors de Présent et de L’Humanité) ont tous pour pro­prié­taires ou action­naires de référence des groupes indus­triels pos­sédés par de grande for­tunes, Le Monde (Niel, Pigasse, Křetín­ský), Le Figaro (Das­sault), Les Échos et Le Parisien (Bernard Arnault), L’Équipe (Amau­ry), Libéra­tion (Patrick Drahi, en cours de trans­for­ma­tion sous forme de fon­da­tion). Ces titres béné­fi­cient déjà de plusieurs cen­taines de mil­lions d’euros d’aides directes et indi­rectes par an. Ils sont en plus sub­ven­tion­nés pour leur dis­tri­b­u­tion par Presstal­is. Et ont toutes chances de le rester avec la nou­velle mes­sagerie. Jusqu’au moment où seuls les abon­nés seront servis en papi­er et le reste passera en numérique.

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