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Promotion des jouets genrés, éducation des parents… La propagande wokiste du service public s’accélère

11 mars 2025

Temps de lecture : 5 minutes
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Promotion des jouets genrés, éducation des parents… La propagande wokiste du service public s’accélère

Temps de lecture : 5 minutes

Fran­ce­In­fo, France Cul­ture, France Inter… Depuis plusieurs jours, le ser­vice pub­lic mul­ti­plie à l’excès les arti­cles woke à des­ti­na­tion des par­ents pour les inviter à recon­sid­ér­er leurs méth­odes d’éducation encore jugées trop « gen­rées » et donc néfastes à la lutte con­tre les iné­gal­ités entre les hommes et les femmes.

Que se passe-t-il au sein du ser­vice pub­lic ? Depuis plusieurs jours, l’audiovisuel pub­lic a sem­ble-t-il changé de bra­quet et se révèle désor­mais bien décidé à porter l’estocade finale à « la mas­culin­ité archétypale ».

Dans son viseur : les par­ents, que le ser­vice pub­lic entend réé­du­quer façon woke pour met­tre un terme « à la repro­duc­tion de sché­mas gen­rés » délétère, dès la plus ten­dre enfance selon lui, à la lutte con­tre les iné­gal­ités entre les hommes et les femmes.

Apprendre aux garçons à jouer à la poupée

Le pre­mier coup a ain­si été porté le 19 févri­er dernier, à 18h31, par Fran­ce­in­fo. Dans un arti­cle sobre­ment inti­t­ulé « Poupées pour les filles et voitures pour les garçons : les pra­tiques de jeux sont tou­jours forte­ment gen­rées chez les enfants », le site d’actualités relaie une étude — rédigée en écri­t­ure inclu­sive — de l’In­sti­tut nation­al d’é­tudes démo­graphique (Ined) por­tant sur « le rôle des frères et sœurs dans les jeux gen­rés des enfants ».

Apprendre aux garçons à jouer à la poupée

Le résul­tat de l’étude est sans équiv­oque : les filles (de deux ans) sont plus nom­breuses à jouer fréquem­ment à la poupée (81 %), à faire des dessins (73 %) ou à jouer avec des peluches (63 %) ; tan­dis que les garçons (de deux ans) y recourent beau­coup moins et s’amusent plus sou­vent avec des petites voitures (89 %), une balle (76 %) ou des jeux à empil­er (61 %).

Toute­fois, note l’étude, ces résul­tats ne sig­ni­fient pas pour autant « que l’implication parentale est sans effet sur les pra­tiques ludiques des enfants ». En clair : la ten­dance peut s’inverser pour peu que les par­ents déci­dent de revoir leur copie en matière d’éducation. « Pour les garçons, la prob­a­bil­ité de jouer qua­si quo­ti­di­en­nement à la poupée aug­mente de près de 7 points de pour­cent­age si la mère joue tous les jours avec l’enfant », détaille ain­si inno­cem­ment l’Ined repris par Fran­ce­in­fo.

Voir aus­si : Inter­sex­u­al­ité dans les pro­grammes pour enfants, le ser­vice pub­lic per­siste et signe

Mais pour la rédac­tion, le con­stat reste amer : « les stéréo­types con­tin­u­ent d’avoir la vie dure », déplore-t-on sans ambages dans les colonnes du média en rap­pelant par là même que « ces jeux stéréo­typés par­ticipent à créer les iné­gal­ités hommes-femmes ».

Haro sur les pictogrammes de sanitaires

Il n’aura fal­lu que quelques jours pour que Fran­ce­In­fo revi­enne à la charge, cette fois-ci sur le front des san­i­taires. Dans un arti­cle du 5 mars 2025, le site de ser­vice pub­lic décide en effet de con­sacr­er un arti­cle entier et un pod­cast sur les pic­togrammes indi­quant les toi­lettes qui ren­forceraient… les stéréo­types de genre.

Haro sur les pictogrammes de sanitaires

Le sujet pour­rait prêter à rire s’il n’avait pas été traité aus­si sérieuse­ment par la chaîne de ser­vice pub­lic : retour sur l’histoire du pic­togramme de san­i­taire, pro­mo­tion d’un livre spé­cial­isé, démon­stra­tion par le biais d’une enquête menée par un psychiatre…

Pour prou­ver une bonne fois pour toutes que les pic­togrammes indi­quant les toi­lettes par­ticipent des iné­gal­ités hommes-femmes, le ser­vice pub­lic a mis les petits plats dans les grands.

« Le psy­chi­a­tre français Serge Tis­seron a pho­tographié les pic­togrammes de lieux d’ai­sance dans plusieurs pays, en France, mais aus­si aux États-Unis. Il y a donc observé des pan­talons et des jupes, mais aus­si des sil­hou­ettes aux épaules larges, inspi­rant la force pour les hommes et des sil­hou­ettes aux bassins larges, inspi­rant la mater­nité ou la séduc­tion pour les femmes. Il y a aus­si des gants ou des chaus­sures à talon pour les femmes et des revolvers pour les hommes » détaille-t-on sérieuse­ment dans les colonnes de Fran­ce­in­fo, avant de rajouter qu’on retrou­ve dans ces pic­togrammes « la force et la vio­lence pour les hommes et la douceur et la déli­catesse pour les femmes ».

Certes, les habi­tudes et les com­porte­ments des hommes et des femmes ont beau­coup changé, recon­naît Marie Dupin, auteure de l’article. Pour autant, assure-t-elle, « les pic­togrammes con­tin­u­ent de mar­quer l’imag­i­naire col­lec­tif et influ­en­cent des représen­ta­tions très stéréotypées ».

Rééduquer « les papas »

L’estocade wok­iste du ser­vice pub­lic aurait pu s’arrêter. Et pour­tant, il n’aura fal­lu atten­dre que qua­tre petits jours pour que France Inter prenne à son tour le relais en con­sacrant un pod­cast, le 9 mars dernier, à une étude sug­gérant aux papas de ne pas jouer avec leurs fils car cela ris­querait de les pouss­er (encore et tou­jours) à « repro­duire des sché­mas genrés ».

« L’adulte qui inter­vient dans le jeu de son enfant le pousse sans le vouloir à repro­duire des sché­mas gen­rés », assure-t-on sur les ondes de la radio publique qui s’appuie exclu­sive­ment sur l’étude Elfe, pre­mière étude lon­gi­tu­di­nale française d’envergure nationale con­sacrée au suivi des enfants.

Dans le viseur de la radio publique ? Les papas, « qui jouent plus volon­té au foot qu’à la poupée ». « Cette étude rap­pelle l’importance de l’imitation », défend la jour­nal­iste de France Inter, qui sug­gère les yeux rivés, sans trop se cacher, vers les papas : « je vois papa cuisin­er, ça me donne envie jouer à la dînette ». Réé­d­u­ca­tion ? Non, « la fin de la cul­pa­bil­i­sa­tion ! », vante-t-on sur France Inter. Et d’ajouter : « Voilà, on a le droit d’abandonner le Croque Carotte pour pré­par­er un gâteau et tout monde passera un excel­lent dimanche ».

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