L’endoctrinement est, chez Arte, une marque de fabrique. La chaîne payée par nos impôts est outrageusement pro-européiste, mondialiste, libérale-libertaire, le règne de Bernard Henri-Lévy en atteste, et obsédée par des moments précis de l’Histoire humaine. Par exemple, le 18 novembre 2024, Élisabeth Lévy, directrice de Causeur, déclarait sur le plateau de l’Heure des Pros, sur CNews, qu’il « faudrait les prévenir que la seconde guerre mondiale est terminée ». Il est vrai que la place de ce conflit dans les programmes est plutôt impressionnante. Cependant, Arte n’est pas que cela : c’est aussi une chaîne qui souhaite s’adresser aux jeunes.
La jeunesse, le programme dédié d’Arte
Il s’agit de son journal télévisé quotidien : Arte Journal Junior diffusé à 6h50 puis mis à disposition en ligne durant quelques jours. La chaîne le présente ainsi :
« Le JT matinal et quotidien de six minutes pour les 10–14 ans.
Lancé en 2014 dans un format magazine, ARTE Journal junior propose à l’heure du petit déjeuner une édition quotidienne présentée dans les deux langues. Au programme : un décryptage du monde et de ses enjeux à travers deux sujets d’actualité et, tout au long de la semaine, un feuilleton en cinq épisodes sur un même thème ou des réponses à des questions posées par des enfants. »
En elle-même, l’intention peut sembler louable. Sauf qu’elle est concrètement propagandiste à souhait.
Que trouve-t-on dans ce journal quotidien ?
Deux qualités : il est rythmé et diversifié.
Le reste ? Les mêmes défauts que partout ailleurs sur le service public, et même bien plus concernant certains sujets.
Entre le 13 et le 19 novembre, le journal télévisé a évoqué les sujets suivants :
- La crise politique en Allemagne
- Les cernes sous les yeux
- L’Intelligence Artificielle
- Le sport est-il politique ?
- Surfer sur internet
- Combien de temps passons-nous devant un écran ? (« Les jeunes français passent 900 heures à l’école et 1200 heures devant les écrans »).
- La victoire électorale de Trump
- Les vaccins
- Les géoglyphes du Chili
- Les abus sexuels commis sur les enfants
- Les récifs coralliens
- L’apparition de l’eau sur Terre
- Les manifestations agricoles
- Le sucre
- Où vont les excréments des toilettes de l’avion ?
Voir aussi : Arte, infographie
Une orientation politique souvent discrète. Deux exemples
Concernant l’Intelligence Artificielle, la présentation du sujet en montre les progrès comme une nécessité indiscutable mais le journaliste part aux Philippines pour expliquer qu’il y a « des petites mains derrière l’IA ». Petites mains de pays pauvres. Départ pour Manille. Les salariés sont des collecteurs d’informations destinées à entrer dans les IA. Ils sont mal payés alors que « leurs entreprises font de gros profits ». Le reportage donne ainsi la parole à un salarié « qui ne veut pas être filmé de peur de sanctions ». Il dénonce l’exploitation.
Plus important : nombre de Philippins travaillent pour des grandes entreprises de façon clandestine, ce qui permet de payer leurs études. Sous-texte : pour pouvoir éventuellement ensuite migrer. Les migrations ont une explication simple : l’exploitation. De même, nos progrès, si tant est que l’IA soit un progrès, s’expliquent par cette même exploitation que nous ferions subir aux pauvres de ce monde.
Concernant le match de football France-Israël, la présentatrice indique que nombre d’organisations pro-palestiniennes ont appelé à le boycotter. Du fait de la guerre entre Israël et le Hamas. La parole est donné à l’association France-Palestine, laquelle refuse que le match ait lieu car Israël pratique des « crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ». Précision de la militante interrogée :
« Nous ne sommes pas contre les juifs, cela n’a rien à voir. Nous sommes contre la politique de l’État d’Israël ».
Le reportage indique que les autorités françaises ne céderont pas et empêcheront les « actes antisémites du type de ceux d’Amsterdam ».
Arte junior sombre dans le pire en évoquant la victoire électorale de Trump
Le 15 novembre 2024, le journal télévisé d’Arte destiné aux jeunes de 10 à 14 ans lâche la bride. Plus rien n’arrête les journalistes. Concernant son gouvernement, « Trump a maintenant donné les premiers noms qui inquiètent beaucoup de gens partout dans le monde. On vous dit pourquoi. Trump et son futur gouvernement font peur à tous les défenseurs des droits de l’Homme car ses futurs ministres sont des extrémistes de droite ». Un exemple : Mike Gaetz, pour les armes, contre la défense de l’environnement, anti-avortement, désigné ministre de la justice.
« Sa mission : détruire le système de la justice actuelle pour le remplacer par une justice aux ordres de Donald Trump car vous le savez Trump a souvent été condamné. »
Pas de définition de ce que signifie être à « l’extrême-droite », sauf à considérer qu’avoir les opinions signalées concernant les armes, l’environnement ou l’avortement suffise. Ce qui est un peu juste en termes de science politique tout de même.
« Autre nomination très critiquée, celle de Pete Hegseth à la Défense. Cet ancien militaire est surtout connu pour être animateur depuis dix ans sur la chaîne Fox News, considéré comme archi-conservateur et sexiste, il ne veut pas de femmes combattantes dans l’armée ».
Tout lecteur de la presse américaine le sait pourtant, ce n’est pas vrai : Hegseth ne veut pas de femmes au front, risquant leur vie, mais souhaite maintenir la présence des femmes dans l’armée. Cela, le journaliste ne le précisera évidemment pas.
« Lui, vous le reconnaissez, c’est Elon Musk, le milliardaire propriétaire de Tesla, fabricant de voitures électriques, du réseau social X et des fusées Space X. C’est un fan de Trump car il compte sur lui pour baisser les impôts des patrons et supprimer les normes sur l’environnement ou l’intelligence artificielle pour que Musk puisse faire tout ce qu’il veut ».
Deux remarques :
- « des patrons »… l’expression en dit long sur le cadre mental du journaliste.
- « Pour que Musk puisse faire tout ce qu’il veut » : il est probable que le niveau d’argumentation des jeunes adolescents écoutant ce Journal est plus élevé que celui exprimé ici par le journaliste.
Conclusion : « En 2025, la bande à Trump sera aux commandes de l’Amérique pour le meilleur et pour le pire ». Que pourrait-on ajouter à une telle phrase…
Enchaînement par la présentatrice : « Le prochain ministre de la santé sera Robert Kennedy sur lequel de nombreux spécialistes portent un regard critique parce qu’il s’oppose depuis des années à la vaccination des enfants ».
Du coup, le reportage suivant porte sur l’importance des vaccins.
Ainsi, l’ensemble a une apparence sympathique, avec des sujets concernant les sciences et vie de la Terre ou les avions, mais dès que la question devient politique Arte se met au diapason des médias de grand-chemin : il y a le camp du bien et le camp du mal. Visiblement, le camp du mal aurait gagné les élections aux Etats-Unis. Reste que le 18 novembre 2024, Joe Biden autorisait l’Ukraine à bombarder l’intérieur de la Russie avec des missiles américains, accentuant ainsi le risque d’escalade vers une nouvelle guerre mondiale. Le 19 novembre 2024, Arte Journal Junior n’en parle pas. Biden est sans doute moins dangereux que Robert Kennedy.