« Facebook, c’est gratuit et ça le restera toujours ! » : lundi 30 octobre 2023, le groupe Meta contredisait partiellement le slogan de Facebook en proposant des abonnements payants pour certaines de ses plateformes.
Payer pour ne pas avoir de publicité
Entre 9,99 € (pour l’ordinateur) et 12,99 € (pour l’application mobile) : c’est le prix que les utilisateurs de Meta devront payer pour bénéficier des plateformes du groupe (notamment Facebook et Instagram) sans publicités. Le 30 octobre 2023, Meta annonçait proposer des abonnements payants pour les utilisateurs de l’Union Européenne ou de l’espace économique européen (Liechtenstein, Suisse, Islande, Norvège). Si l’abonnement payant n’est pas obligatoire, il permettra aux internautes de ne pas être l’objet des répertoriages que Meta effectue dans une perspective de ciblage publicitaire. Cette nouvelle option de souscription permettra au groupe américain de se mettre en conformité avec les récentes évolutions de la législation européenne sur les données personnelles et la publicité ciblée. « Nous croyons à un service de publicité Internet qui donne aux gens accès à des produits et services personnalisés indépendamment de leur statut social », a souligné Meta dans son communiqué.
Abonnements conjoints Facebook Instagram
Un abonnement conjoint permettra d’agir sur un compte Facebook et son compte Instagram lié, du moins jusqu’au 1er mars 2024. « Des frais supplémentaires de 6 € par mois sur le web et de 8 € par mois sur iOS et Android s’appliqueront pour chaque compte supplémentaire répertorié » après cette date, comme l’a indiqué le communiqué de Meta. Les utilisateurs renseignés comme âgés de moins de 18 ans, seront, eux, exonérés de publicités.
X critiqué, Meta épargné par les reproches
Cette annonce intervient après le passage au payant de la plateforme X (ancien Twitter) dans certains pays. Ainsi, le 18 octobre 2023, son propriétaire Elon Musk annonçait faire payer un abonnement annuel aux utilisateurs de Philippines (pour 0,75 dollar par an) et de Nouvelle-Zélande (pour 0,85 dollar par an). Une mesure qui vise, selon l’entrepreneur libertarien, « à nous aider à lutter contre les bots et les spammeurs sur X, tout en équilibrant l’accessibilité de la plateforme avec le faible montant de la redevance ». Cette mesure, comme celle qui vise à réserver certaines réponses aux comptes payants au seuls abonnés X Premium, fait l’objet de vives critiques, accusant le réseau de faire la promotion de « faux comptes d’informations certifiés », qui pourraient « maintenant diffuser un narratif sans contestation, puisque les réponses sont bloquées. »
À l’inverse, le « bienveillant » Meta, qui annonce « croi[re] aux vertus des services gratuits financés par les publicités ciblées », ne fait pas l’objet de telles critiques. Avec 113 milliards de dollars de revenus publicitaires engrangés l’an passé, Meta ne devrait pas être extrêmement réticent au non-paiement d’abonnements par ses utilisateurs, tant la publicité lui profite.
Voir aussi : Boycott de X : la guerre de Twitter n’aura pas lieu