Si quelques innocents avaient encore des doutes sur les engagements sociétaux et politiques du groupe Radio France, ces doutes seront tombés vendredi 3 juillet. Ce sont en effet près de 5 heures d’émission sur les « migrants » que propose la chaine de service public. Depuis « les Matins » de Marc Voinchet jusqu’au magazine de la rédaction du soir, le « migrant », véritable modèle sociétal, est le héros du jour.
Un tel débat pourrait au moins soulever quelques questions utiles : qui sont ces migrants ? Quelle est la proportion de réfugiés économiques n’ayant rien à voir avec le statut de réfugiés ? Quels sont les chiffres en Europe et en France ? Quels sont les coûts induits de l’immigration en termes de santé, de sécurité, d’éducation ? Quelles sont les filières des passeurs et leurs bénéfices ? Quelles sont les souffrances des accueillants ? Quelle est la proportion de ceux qui n’obtiennent pas le statut de réfugiés et restent clandestinement en France ? Doit on parler de migrants ou d’envahisseurs ?
Aucune de ces questions ne sera pourtant posée. Et pour cause : l’émission du matin, totalement univoque, s’appelle « Paroles de migrants » et les invités sont tous des partisans inconditionnels de l’immigration. À commencer par Patrick Weil « spécialiste » des mouvements de population et hostile à toute régulation. Une « sociologue » sera aussi interrogée. Mais c’est une élève de Patrick Weil et une militante excitée du Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigrés). Brice Couturier éditorialiste de France Culture soulignant les limites d’une politique d’immigration incontrôlée sera remis vertement en place par Patrick Weil qui « connaît son dossier ».
Le vocabulaire est empathique : « la communauté des migrants » est en « grande détresse », « il faudra bien que ces gens-là aient un jour un toit et qui sait des papiers », ils ont « bien du courage » ces gens « qu’on accueille mal ». Ismaël se présente comme soudanais, il a 26 ans on ne sait pas ce qu’il faisait au Soudan, il se réclame des « droits de l’homme », il est « victime de violences policières », il « survit ». Le vocabulaire est celui de la culpabilisation des européens. L’émission se conclut par un appel au soutien des migrants et une publicité pour le blog de l’un d’entre eux (ils ne semblent pas manquer de téléphones portables). Un ensemble d’émissions qui constitue un formidable outil de désarmement moral des auditeurs.