France Inter nous amusera toujours par son parti pris absolu, son absence totale de pluralisme et son sectarisme acharné. Pour l’anecdote, nous reprenons une partie du 7/9 de Léa Salamé et Nicolas Demorand, le 6 novembre 2018. L’émission nous a été signalée par un lecteur/auditeur qui se reconnaîtra.
Nicolas Demorand dans ses œuvres
Les deux journalistes recevaient dans le cadre de leur Grand entretien Benoît Hamon, candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2017 et leader du mouvement Génération.s. Voici l’exorde de Demorand introduisant le débat (verbatim, vers 1h22’ du podcast) :
« On a pu voir se déployer, se déchainer toute la rhétorique populiste avec ce qu’elle suscite de clivages, de polarisation extrême et de manipulation des faits. Même pointer et déconstruire les mensonges semble ne plus avoir d’effet ».
Le décor est planté dans une dialectique bons/méchants, vérité/mensonge, Bien/Mal, modération/polarisation. Le camp du Bien semble menacé par un tsunami qui se « déchaine ». Mais heureusement il y a peut-être un espoir induit par la première question adressée à Benoît Hamon :
« Vous travaillez avec des chercheurs, avec des intellectuels, vous dénoncez les outrances, la violence verbale, par exemple à l’encontre des minorités, mais aussi à l’encontre des journalistes ».
D’un côté ceux que Hillary Clinton appelait les « déplorables », de l’autre « des chercheurs et des intellectuels ». Entre les deux comment ne pas choisir les seconds, à l’opposé de ceux « qui clopent et qui roulent au diesel » comme le notait finement le porte parole du gouvernement du président Macron. Les autres sont des protecteurs, protecteurs des minorités mais aussi des journalistes qui tout bien pesé sont aussi une minorité menacée.
Léa et Benoît sont dans un bateau
Le débat se poursuit normalement autour des succès et des échecs de Trump. L’émission a lieu juste avant les élections américaines de mi mandat et ce dernier n’est pas encore à terre. D’ailleurs l’économie se développe ajoutent les journalistes, ce à quoi Hamon répond que ce développement est court termiste et ne tient aucun compte de l’environnement. Léa Salamé l’interrompt (à 1h27’40’’ environ) : « Le chômage baisse, Benoît ». Imaginons sur d’autres sujets des interjections comme les suivantes : avec Marine Le Pen, « L’immigration baisse, Marine » ou avec Laurent Wauquiez « Les impôts diminuent, Laurent » ou avec Jean-Luc Mélenchon « La pollution baisse, Jean-Luc ». Difficile à imaginer ? Difficile en effet. Le premier de nos lecteurs qui en aura compris la raison aura droit à notre estime reconnaissante. À moins que ce ne soit tellement évident.
PS Notre lecteur précédemment cité, nous signale : « Jadis, Edouard Balladur avait imprudemment dévoilé un degré certain de connivence avec le ‘gros média’ en apostrophant quasi-paternellement l’onctueuse Claire Chazal au terme de son interview sur TF1, l’appelant par son prénom ». Nous n’avons pas retrouvé la référence exacte de l’émission, si quelqu’un peut nous la procurer, nous sommes demandeurs.