[Première diffusion le 25 mai 2016] Rediffusions estivales 2016
Comme nous vous l’annoncions le 21 mai dernier, l’interview de Manuel Valls en Israël a été entièrement prise en charge, verrouillée, par les journalistes appartenant au groupe de Patrick Drahi.
Diffusé sur i24news, chaîne d’information en continu basée à Tel Aviv et propriété de Drahi, l’entretien a été mené par Paul Amar (i24news), Apolline de Malherbe (BFMTV), Christophe Barbier (L’Express) et Laurent Joffrin (Libération). 4 journalistes pour 4 médias… appartenant tous à Drahi.
Une fois n’est pas coutume, le « Petit Journal » a, lui aussi, fait son travail journalistique en rappelant ce verrouillage discret. Soulignant également la concentration des médias dans les mains du milliardaire israélien, patron de SFR/Numérique, les équipes de Yann Barthès en ont profité pour tenter de connaître la ligne éditorial d’i24news, chaîne réputée pour son prisme pro-israélien.
Lorsque le reporter de l’émission de Canal+ interroge le député français Meyer Habib, soutien indéfectible de l’État juif, celui-ci ne voit « aucun mal » à être pro-sioniste et rétorque : « Vous préférez être pro-islamiste ? Pro-Jihad ? Pro-Daech ? »… CQFD. De son côté, Paul Amar a très mal pris ces interrogations sur la ligne éditoriale.
Alors qu’il était reproché à la chaîne qu’il dirige d’employer, par exemple, le mot « implantation » plutôt que celui de « colonie » pour parler des territoires occupés, ce dernier a pris la mouche. « Non, vous ne regardez pas tous les journaux. Regardez-les et vous serez extrêmement surpris par la diversité des points de vue qui sont diffusés sur i24news. (…) Vous serez surpris de voir le nombre de reportages que l’on consacre aux Palestiniens. 10 fois, 100 fois plus que n’importe quel média français qui se prétend ami des Palestiniens. Allez salut ! », a‑t-il lancé avant de mettre brusquement fin à l’entretien sur un sourire irrité.
Quant à Patrick Drahi, de toute sa hauteur, il s’est refusé au moindre commentaire. « Vous êtes gentils, merci », a‑t-il lâché. Une chose est sûre : il y a des questions qui fâchent…