Première diffusion le 25/11/2020
De nombreux pays européens connaissent depuis plusieurs décennies une immigration extra-européenne de plus en plus massive et subie. Comment en est-on arrivé là ? Quelles en sont les conséquences ? L’essai de Jean-Yves Le Gallou et de la fondation Polémia qui vient de paraitre aux éditions Via Romana présente, chiffres à l’appui, la profonde transformation de la population et de la société dans 13 pays d’Europe de l’ouest et du sud. Un ouvrage sans tabous qui met notamment en avant le rôle des médias de grand chemin dans la fabrique du consentement face à l’immigration qui nous est imposée.
Le grand remplacement en Europe
Lors de l’été et de l’automne 2019, le fondation Polémia a publié sur son site 13 monographies de pays européens dans une série intitulée « Le grand remplacement en Europe ». À en juger son retentissement en France et même à l’étranger (Canada, Suisse, Belgique, etc.), ce sujet répondait à une attente forte des lecteurs. Une attente à trouver des mots et surtout des faits à l’appui de cette expérience que Renaud Camus décrit dans son livre « Le grand remplacement » :
« Combien sommes-nous à éprouver quotidiennement le même sentiment (…) le long des trottoirs de nos villes, dans les transports en commun, dans le métro parisien, face aux images ou à la réalité de nos écoles ou de nos universités ? Comme si pendant le temps de notre vie, et moins encore, la France était en train de changer de peuple ».
Évoquer le changement d’un monde qui nous a été familier ne pose aucun problème quand il s’agit de parler des dégâts sur l’environnement. Un philosophe australien porté au pinacle par le clergé médiatique, notamment par France inter, a même inventé un mot pour décrire cette impression d’étrangeté : « la solastalgie ».
Par contre, la description du changement de la composition de la population organisé par plusieurs gouvernements européens ne bénéficie pas de la même bienveillance, comme s’il s’agissait d’un débat interdit. Il était donc indispensable de passer en revue ce grand bouleversement qui se déroule en Europe sous nos yeux. C’est ce que la fondation Polémia a tenté de faire, avec succès. La série de portraits de pays publiés sur son site en 2019 sert de trame à l’essai qui vient d’être publié.
La fabrique du consentement dans les médias
L’Observatoire du journalisme a dans plusieurs articles mis en relief l’extrême conformisme des médias dans l’information sur l’immigration. Un conformisme qui participe à la fabrique du consentement de l’opinion publique en la matière.
Ainsi, en novembre 2016, nous soulignions que lors de ladite « crise des migrants » en 2015, les radios France Inter et France culture avaient traité l’afflux de migrants sous un angle quasi exclusivement humanitaire. Nous constations que la question sur les ondes publiques n’est jamais : faut-il accueillir des migrants ? Ou bien, comment freiner l’afflux de migrants ? Au contraire, une seule question revenait — et revient toujours — en boucle : comment accueillir plus de migrants et mieux ?
La présentation dans l’essai de l’immigration en Espagne fait ressortir que, comme nous le relevions en août 2018, à la frontière hispano-marocaine à Ceuta, les violences des migrants pour forcer les barrages sont décrites en mode light dans les médias français. En janvier 2019, nous soulignions que la présentation de l’Espagne comme d’un pays qui aurait selon Libération « sauvé l’honneur de l’Europe » était une nouvelle entreprise de culpabilisation des Français, bien loin de la réalité des demandeurs d’asile dans ce pays.
La monographie consacrée aux Pays-Bas soulève la question de la chape de plomb du politiquement correct et de la soumission aveugle d’une partie de la classe dirigeante au multiculturalisme et à l’immigration de masse et à ses avatars. Ainsi, la rédaction d’un journal batave a été empêchée en mai 2019 par les autorités locales de révéler l’installation prochaine de migrants dans la commune d’Apeldoorn. Ce qui a provoqué la démission collective de ses rédacteurs. L’immigration massive, oui, mais pas de bruit svp.
Si parfois certains journalistes tiennent tête, on pourrait multiplier les exemples du rôle des médias et des autorités vis-à-vis des médias dans la fabrique du consentement à l’immigration de masse.
En 1963, le sociologue Howard S. Becker a développé dans le livre « Outsiders » le concept d’« entrepreneur de morale » qui peut trouver une résonnance dans le débat actuel. Il donne un éclairage rétrospectif sur la présentation par certains médias du phénomène migratoire.
Pour parvenir à leurs fins, les entrepreneurs de morale mènent une « croisade morale », destinée à gagner l’opinion publique et éventuellement faire changer la législation. Dans le cas présent, cette « croisade » prend la forme d’informations allant toutes dans le même sens, afin de faire retourner l’opinion publique. Si celle-ci est, malgré tout, restée réservée face à ces injonctions en France comme ailleurs, cette offensive a porté ses fruits auprès des gouvernants, à voir les flux toujours plus considérables qui arrivent dans notre pays et les moyens qui y sont dédiés.
La lecture du livre de l’équipe de Polemia met en lumière une politique de peuplement, en France comme dans douze autres pays européens, à bas bruit médiatique et sans débat public. Il contient aussi des motifs d’espérer. Heureusement, serait-on tenté de dire.
« L’invasion de l’Europe, les chiffres du grand remplacement » est disponible par correspondance, auprès de l’éditeur Via Romana ou auprès de la Nouvelle Librairie.
« L’invasion de l’Europe, les chiffres du grand remplacement ». Jean-Yves Le Gallou et Polemia. Éditions Via Romana. 2020, 212p, 20 €