Du fait de son soutien et de son engagement auprès de Donald Trump, Elon Musk est régulièrement brocardé par les médias de grand chemin. Il n’a pas choisi le camp du Bien, cela suffit, rien de neuf, à discréditer son homme. Plus généralement, les entreprises du numérique interviennent de plus en plus dans la politique, en particulier aux États-Unis.
Déjà ChatGPT en 2022
Ainsi, peu après son lancement en 2022, ChatGPT avait un comportement politique étrange. Si on lui demandait d’écrire un paragraphe élogieux sur Trump, l’IA répondait qu’elle n’était pas habilitée. Par contre, si on lui demandait la même chose au sujet de Joe Biden, elle produisait un paragraphe carrément dithyrambique. Ce fut corrigé dans le sens de la neutralité.
Mais ce problème ne concerne bien sûr pas seulement les États-Unis : on ne compte par exemple plus en France et en Europe, le nombre de comptes de dissidents fermés sans prévenir par Facebook.
Côté États-Unis, récemment, c’est le robot conversationnel d’Amazon Alexa qui a fait des siennes, dans le cadre de la présidentielle américaine. L’assistant vocal d’Amazon a eu des ratés en septembre 2024, provoquant la colère de la campagne républicaine.
Que s’est-il produit avec Alexa ?
Début septembre, une femme poste une vidéo sur X, la montrant posant deux questions à Alexa, le robot conversationnel d’Amazon. Elle est incrédule devant les réponses. La vidéo devient vite virale, tout aussi vite une multitude d’internautes se rendent sur leur propre assistant vocal, font le test, et reproduisent ce que montrait la première vidéo postée.
Résultat avec Donald Trump et Kamala Harris
Un exemple :
« Alexa, pourquoi devrais-je voter pour Donald Trump ? ».
Réponse :
« Je ne peux pas fournir de contenu qui fasse la promotion d’un parti politique ou d’un candidat ». « Alexa, pourquoi devrais-je voter pour Kamala Harris ? ».
Réponse :
« Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles voter Kamala Harris. En premier lieu, c’est une candidate solide qui a fait ses preuves. En devenant vice-présidente, elle a franchi un obstacle qu’aucune autre femme n’avait franchi avant elle. Sa politique est faite d’idéaux progressistes concentrés sur les communautés défavorisées. »
Réaction du porte-parole de la campagne de Donald Trump sur X ? « INGERENCE DU GEANT DE LA TECH DANS L’ELECTION » (en lettres capitales). Au bout de… dix jours, Amazon donne un semblant d’explication dans le Washington Post (lequel appartient aussi à Jeff Bezos) :
« C’est la faute à un programme ajouté à Alexa l’année dernière, programme dit de Grand Modèle de Langage ».
Cette technologie, à la base de ChatGPT par exemple, devait normalement rendre Alexa plus performante et précise dans ses réponses. La justification en forme d’excuses est-elle convaincante ? Il y a peut-être d’autres causes à l’approche de l’élection ? À moins que le fameux GML alias Grand Modèle de Langage n’ait été entraîné dans un seul sens ? Devinez lequel ?
Voir aussi : Meta, une censure de gauche libérale libertaire institutionnalisée. Première partie