Le récent débat sur l’accueil des migrants à Toulon a permis de mettre en lumière tout un écosystème favorisant une immigration clandestine massive en Europe. Cet écosystème bénéficie d’une grande bienveillance de la part des médias de grand chemin. Cette bienveillance n’est pas le fruit du hasard : elle tire son origine dans une stratégie visant à influencer les journalistes et leur présentation de l’actualité migratoire au grand public. Nous nous attardons aujourd’hui sur le cas de l’Italie, où l’Open Society Foundations finance des actions visant à influencer la narration de la migration par les journalistes.
L’OSF et les politiques de migration « dignes et effectives »
Dans un article du 7 avril 2017 publié sur son site institutionnel, l’Open Society Foundations (OSF) précise qu’elle ne subventionne pas les ONG qui opèrent en mer Méditerranée. Mais la fondation créée par George Soros indique soutenir des organisations qui militent pour des politiques de migration « dignes et effectives ». Les médias ne sont pas en reste : « nous soutenons les acteurs qui cherchent à présenter les faits et les évidences sur ce qui cause la migration, comment cela affecte la société et quelles politiques apportent les meilleures solutions ». Ce « soutien » est particulièrement marqué dans le pays qui voit arriver sur ses côtes le plus grand nombre de clandestins en Europe : l’Italie.
Soros et les ONG
La stratégie d’influence de George Soros via l’Open Society Foundations n’est plus à démontrer. Nous renvoyons nos lecteurs aux enquêtes approfondies qui font référence en la matière (enfin, pas à gauche, bien évidemment) :
En 2018, le journal Valeurs actuelles publiait un dossier documenté sur « le milliardaire qui complote contre la France ».
La même année, Pierre-Antoine Plaquevent publiait l’essai intitulé « Soros et la société ouverte, la métapolitique du globalisme », dans lequel il fait une radiographie détaillée de la méthodologie Soros et de ses différents champs d’action dans le monde. Pierre-Antoine Plaquevent a également mis en ligne sur le site Strategika une enquête approfondie sur les navires-ONG en Méditerranée.
On ne peut également pas faire l’impasse sur le travail de recherche que réalise depuis plusieurs années Thibault Kerlirzin sur George Soros (lire notamment « Soros l’impérial » paru en 2019) ainsi que sur le lobbying de nombreuses ONG auprès de la Commission européenne.
Nous nous attarderons aujourd’hui plus particulièrement sur le financement revendiqué par l’OSF de 2 organisations italiennes : Carta Di Roma et le site web Open Migration.
Carta di Roma veille à la bonne conduite des journalistes italiens
Carta di Roma est une association italienne fondée en décembre 2011. Le dernier bilan financier mis en ligne fait apparaitre que l’Open Society Foundations fait partie de ses principaux financeurs.
L’objectif revendiqué de l’association est de déployer et de faire appliquer dans la profession des journalistes un code de conduite sur l’immigration appelé « Carta di Roma ». Celui-ci contient des « bonnes pratiques » pour couvrir le fait migratoire, qui passent notamment par l’emploi d’un « lexique adapté » sur l’immigration et les minorités.
Le code de conduite rédigé par Carta di Roma a été signé par le Conseil national italien des journalistes (CNOG) et la Fédération nationale de la presse italienne (FNSI) en juin 2008. Le site de l’association nous apprend que d’autres pays comme la Grèce et la Bulgarie ont adopté un mécanisme similaire afin de « signaler les fautes et les discriminations dans les médias ».
L’association se targue que « la Directrice Générale des Affaires intérieures de la Commission européenne a mentionné la Carta di Roma comme une bonne pratique au niveau de l’UE ».
Parmi ses activités, Carta di Roma organise des réunions et des formations à l’attention des journalistes et du grand public. « La formation Carta di Roma est obligatoire pour toutes les écoles italiennes de journalisme ».
Parmi les préconisations contenues dans le code de conduite, on peut citer :
- « Adoptez toujours des termes juridiquement appropriés afin de donner au lecteur et à l’utilisateur une adhésion maximale à la réalité des faits, en évitant l’utilisation de termes inappropriés », le terme « clandestins » est ainsi jugé négatif et serait à prohiber.
- « Dans la mesure du possible, consulter des experts et des organismes spécialisés en la matière, afin de pouvoir fournir au public une information dans un contexte clair et complet, qui aborde également les causes des phénomènes ». Cette préconisation s’accompagne pourtant par la publication sur le site de l’association d’articles résolument engagés en faveur de l’immigration, fusse-t-elle légale ou clandestine.
Un éditorial qui nie le réel
Un éditorial de membres de l’association en donne une illustration explicite :
« L’invasion n’est qu’un état d’esprit, on le sait bien, les chiffres nous le disent. Mais si ce mot est répété à l’infini, il prend forme et devient vrai, il produit de l’anxiété, il fait peur. Nous avons appris à connaître le mécanisme de la peur, depuis au moins quinze ans elle conditionne nos étés à l’annonce d’ un million prêt à quitter la Libye ; elle conditionne les campagnes électorales centrées sur l’immigration, même si ce n’est pas le sujet du jour. Comme cela s’est produit dans cette campagne électorale, qui a commencé sans crier gare mais qui s’est immédiatement appropriée “l’effondrement” du hotspot de Lampedusa, qui souffrait en réalité depuis un certain temps même si les politiques ne s’en étaient pas vraiment aperçue ».
Peu importe que depuis 2014, l’Italie ait vu arriver sur ses côtes plus de 850 350 clandestins selon le décompte réalisé par le Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU. Chacun aura compris que selon la doxa politiquement correcte, il ne s’agit nullement d’une « invasion » mais d’une « crise de l’accueil », les capacités d’accueil étant par nature toujours insuffisantes.
Dans sa stratégie d’influence, Carta di Roma ne se contente donc pas de préconisations anodines, l’association revendique faire des signalements à l’ordre des journalistes. « Des dizaines de lettres et de communiqués de presse ont été envoyés aux agences de presse et aux journalistes et réalisateurs de l’information grand public, (…) plusieurs procédures officielles ont été envoyées à l’Ordre des journalistes pour les violations du code », peut-on lire sur son site.
Tout cela en publiant sur son site des articles résolument en faveur de l’immigration la plus « ouverte » possible, comme s’il s’agissait d’un phénomène naturel auquel on ne peut être opposé. Un bel exploit.
Dans la continuité de l’activité de Carta di Roma, il est important de signaler le travail réalisé en 2014 et soutenu par l’Open Society Foundations visant à la rédaction d’un glossaire « média-friendly » (amical vis-à-vis des médias) sur la migration.
La plate-forme suisse du vivre ‑ensemble (….) présente ainsi le travail réalisé :
« L’Alliance des Civilisations-ONU (UNAOC) et Panos Institute Europe ont demandé à un comité scientifique composé de huit organisations internationales et de la société civile travaillant dans le domaine de la migration (IDMC, la FICR, l’OIT, l’OIM, le HCDH, PICUM, Tdh et le HCR), de rédiger la première version du glossaire. Les définitions établies par ces organisations ont ensuite été examinées par un comité éditorial de professionnels des médias, spécialisés dans la migration et travaillant à The Globe and Mail, à The Guardian, à l’Université de Columbia et au Sydney Morning Herald ».
Open Migration, un site « ressources »
Autre initiative financée en Italie par l’Open Society Foundations, le site internet Open Migration se présente comme apportant des informations, de la compétence et de la connaissance pour informer et faire prendre conscience des sujets relatifs aux migrants et à la migration.
Si une rubrique intitulée « Tableaux de bord » contient des informations sur l’ampleur de l’immigration en Europe, de nombreux articles sont résolument engagés. La seule lecture de leur titre est parlante : « la criminalisation des étrangers dans les médias », « les dangers de la rétention administrative des migrants en Europe », etc.
Faute de mises à jour des différentes infographies, l’internaute aura plus de chances de trouver sur le site d’Open Migration des éditoriaux ou des études universitaires sur la perception de l’immigration que des informations chiffrées récentes et sourcées sur l’immigration.
Les prochains mois nous diront si le nouveau gouvernement italien dirigé par Georgia Meloni saura s’affranchir du cadre juridique qui paralyse toute reprise en main de la politique migratoire en Italie. Il y a fort à douter que les médias de grand chemin sous influence l’y encouragent.
L’Ojim a réalisé une brochure numérique sur « George Soros et la société ouverte ». Cette brochure est réservée à nos donateurs (vous pouvez choisir dans une liste la brochure lors du don). Pour tout savoir sur Soros, pour nous aider, vous pouvez nous soutenir à un moment où l’Ojim est convoqué par la PJ suite à une plainte d’Amjad Allouchi, journaliste du Progrès de Lyon. Cliquer ici.