Doit on franchir la frontière entre information et délation pure ? Peut on affaiblir un adversaire politique par l’intermédiaire d’un de ses collaborateurs ? Doit on réclamer le licenciement d’un salarié pour raisons politiques ?
Par l’intermédiaire d’une de ses journalistes, Médiapart a répondu oui à toutes ces questions. Le député et orateur du groupe UMP Hervé Mariton était une des figures politiques de « La Manif pour tous ». Il sera puni mais par la bande. Mardi 4 juin, le site publie une “enquête” sur une collaboratrice de Mariton intitulée : “Le CV d’extrême-droite de l’attachée parlementaire d’Hervé Mariton”.
Pour disqualifier la jeune femme, la journaliste Marine Turchi se fonde sur quelques informations publiques de sa page facebook dont un appel à rendre hommage à l’écrivain Dominique Venner, une liste d’élections étudiantes et … le profil de son compagnon. Information ou volonté de nuire ? Voilà le nom de la jeune femme jeté en pâture, et la nouvelle se propage comme une trainée de poudre.
Le député Mariton se désolidarise de sa collaboratrice et annonce qu’il a mis fin à ses fonctions. La presse suit et titre : “Hervé Mariton se sépare de sa collaboratrice proche de l’extrême-droite”. Médiapart de son côté twitte fièrement: “Suite à nos investigations sur l’assistante parl. d’Hervé Mariton, le député UMP a déclaré démettre cette dernière “. Vous avez dit délation ?
Crédit photo : capture d’écran mediapart.fr