Dans sa chronique mensuelle, le philosophe Michel Onfray s’en est vigoureusement pris aux « médias de masse » et à leur schizophrénie post-Charlie Hebdo.
Observant le traitement médiatique de la « marche républicaine » du dimanche 11 janvier, Onfray note l’éloge qui a été faite du retour du Peuple, de la Nation, de la République, soit « tout ce qu’ils vomissent depuis des décennies et qui, d’un seul coup, devenait tendance ».
Critiquant le fait qu’on ait « collé sous le nez d’enfants le micro du direct télé qui permettait de solliciter un avis dont on savait qu’il serait celui de ses parents, à savoir le politiquement correct ingéré par les masses depuis un quart de siècle », l’écrivain vilipende le « narcissisme » de ces médias, incapables de faire leur autocritique.
Avant Charlie, ceux-ci diffusaient en effet, toujours selon Onfray, la « haine tentaculaire (…) pour le Peuple, la République, la Nation, l’antilibéralisme, l’Ecole, la Laïcité, un féminisme républicain ». Après Charlie, l’hypocrisie était de mise.
Les médias de masse ont pour lui « coupé la tête du Peuple pour mieux placer sur le trône l’aveugle Populace, qui est le peuple sans cerveau. Cette populace est conduite, guidée, pilotée par ces fameux médias de masse qui sont le bras armé des puissants qui nous dirigent, non pas dans les ministères où plus rien ne se décide, mais dans leurs bureaux privés, connectés sur les machines qui auscultent l’état du marché en temps réel. »
« Dormez bonnes gens, tout va bien », conclut-il. Pas sûr que sa chronique va la rabibocher avec la gauche qui commence à voir derrière le libertaire l’ombre effrayante du réactionnaire…
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