[Rediffusions estivales 2017 – article publié initialement le 12/05/2017]
Chaque mercredi, Nicole Ferroni diffuse sa chronique sur France Inter, dans la matinale de Patrick Cohen. Une chronique « gauche raisonnable » qui ne diffère pas du pluralisme maison : toutes les tendances de la gauche, mais rien au-delà.
Sauf que cette fois, elle s’est livrée à un allumage en règle du programme économique et social de Macron, du libre-échange à la diminution du nombre de fonctionnaires en passant par l’absence de l’écologie. Et sa chronique, habituellement accueillie avec passivité, a fait un tabac sur internet.
De quoi réjouir « l’humoriste » autoproclamée ? Pas du tout, confesse t‑elle confuse dans Télérama (03/05/2017) :
« Quand j’ai rallumé mon téléphone, à la mi-journée, j’ai vu que ma chronique avait été énormément diffusée. Alors qu’en moyenne je constate environ 5 000 partages, il y en a vite eu 25 000… ! J’ai alors regardé qui étaient ces gens qui la partageaient, et je me suis aperçue que c’était pour la plupart, des abstentionnistes et des partisans du vote blanc. Je me suis dit “merde, quelle horreur !” J’ai eu l’impression d’avoir créé un monstre »
Et elle continue, entre autocritique stalinienne et condamnation de ces salauds d’internautes, qui n’ont pas compris qu’il s’agissait de « second degré ». Comme le sont sans doute les tombereaux de haine et de boue qui se sont déversés dans les médias publics (et pas que) des mois durant sur l’autre candidat du second tour, au mépris notamment du tiers des français qui a envoyé paître le système en votant quand même Marine, et de l’autre tiers qui a tout envoyer bouler en votant blanc ou en s’abstenant…
Très confuse, Nicole Ferroni s’immole :
« J’ai fait une connerie. Si Marine Le Pen devait l’emporter de peu, j’aurais une grosse dette envers l’univers… ».
Macron étant passé, et largement, elle l’échappe belle.
Pour l’avenir, la comique en vient carrément à prôner la censure préalable. En effet, Telerama lui demande si « Echanger autour de votre texte avant l’antenne vous sécuriserait-il ? ». Elle répond : « Dans ce cas précis, cela m’aurait sans doute aidée » même si elle trouve « précieux » de ne pas soumettre ses textes « sur le long terme ». Contrairement à la France, la maison de la Radio est toujours aux ordres d’un cadavre : l’esprit soviétique.