Première diffusion le 09/03/2019
Dans les éditions du 1er mars 2019 de Paris-Normandie et du Courrier Cauchois, Sylvie Gesquière et Marc Aubault (journalistes) donnent un assez charmant exemple de désinformation professionnelle. Visite guidée.
Victimisation et mise en scène
Le point de départ est une conférence de presse sur une possible expulsion d’Alpha, un « mineur guinéen », conférence organisée par une association immigrationniste. La moindre des précautions pour un journaliste est de vérifier les informations de base pour écrire un article.
Dans ce cas précis plusieurs informations manquent de sources crédibles. Tout d’abord la nationalité de l’intéressé. Rien ne prouve sa nationalité guinéenne, aucun document fiable ne vient confirmer qu’il s’agit bien d’un ressortissant guinéen. Et pour cause puisque le gentil Alpha a utilisé un faux passeport pour traverser le Maroc.
Ensuite la cause de son arrivée en France et de sa demande de statut de réfugié. La Guinée n’est pas un pays en guerre ni même menacé par le terrorisme comme d’autres pays africains. Invoquer un différend familial avec un « oncle » n’est en aucun cas un motif suffisant pour revendiquer le titre de réfugié.
Enfin sa qualité de mineur, subterfuge habituellement utilisé par des adultes pour bénéficier d’un jugement favorable et faire pleurer dans les chaumières.
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Propagande et signatures
Il fût un temps où le journalisme voulait informer ses lecteurs à partir du réel, ce temps n’est pas tout à fait révolu et de nombreux journalistes explorent leurs sources, les croisent, vérifient. Il semble que Paris Normandie et Le Courrier cauchois souhaitent s’affranchir de ces règles de base, sans doute considérées comme désuètes.
Les articles en question ne cherchent pas à informer, mais à éduquer le lecteur et à influencer la justice. Il semblerait que la méthode soit efficace puisque le « jeune guinéen » est sorti du Centre de rétention administratif le 3 mars au « soulagement » du journal, en attendant un jugement définitif sur son avenir. Entretemps les habituels signataires avaient apposé leur nom au bas d’une pétition. Tout ceci peut il encore s’appeler du journalisme ? Nous laissons nos lecteurs en décider.