En mai dernier, un match opposant deux équipes de football amateur a dégénéré en violente bagarre. L’équipe auvergnate du CSSA de Saint-Anthème recevait celle de l’AJ Chapellois d’Andrézieux, une équipe de la banlieue stéphanoise dans un match tendu. À la 66ème minute, l’arbitre a interrompu la rencontre, estimant ne plus pouvoir assurer la sécurité des joueurs.
S’en est suivi une violente bagarre sur le parking du stade entre les joueurs des deux formations. Lors de cet affrontement qui a fait trois blessés, les joueurs d’Andrézieux ont sorti de leurs voitures des barres de fer, marteaux, machettes et même clubs de golf. Une curieuse cargaison pour un simple match de football…
Sanctionnée par la fédération, l’équipe d’Andrézieux a ensuite prétendu que des insultes racistes auraient été proférées par l’équipe adverse. « Mais rien n’a été constaté par l’arbitre dans son rapport, par exemple. Et moi je n’ai rien entendu. Mais ce sera leur ligne de défense… », a commenté Didier Quinchon, président du club saint-anthèmois.
L’affaire s’était alors tassée jusqu’à ce que TF1 ressorte le dossier, dans son journal télévisé du 17 octobre dernier avec un sujet consacré au racisme dans le football. Mais étrangement, la parole n’était donnée qu’aux joueurs d’Andrézieux qui prétendaient avoir été traités, entre autres, de « singes » et de « barbus ». L’un des joueurs affirmait même, sourire en coin, avoir agi en état de « légitime défense ».
TF1 s’est bien gardé d’évoquer la version de l’équipe adverse. Et pour cause, voici ce que déclarait, sur RMC, M. Quinchon, cité plus haut : « Ils étaient une vingtaine, des joueurs adverses. Ils ont sorti tout ce qui était barres de fer, machettes, marteaux, clubs de golf… Ce qu’on a vu, c’est limite barbarie, c’est des sauvages ! »
L’angle que l’on veut donner à son papier est parfois plus important que la déontologie journalistique…
Ce n’est pas tout. Dans son sujet très orienté, TF1 met même l’événement en parallèle avec les cris de singe entendus dans les tribunes en Pologne, ou encore le match où Dani Alves, joueur au FC Barcelone, avait ramassé puis mangé une banane lancée par un spectateur.
Sauf que… malheureusement pour TF1, l’épisode du lanceur de banane n’était autre qu’un coup de com’ antiraciste monté par une agence de publicité dirigée par son coéquipier brésilien, Neymar ! Une information dont la chaîne n’a visiblement pas eu vent…
En guise de conclusion, voici la profession de foi du club d’Andrézieux, créé en 2009, par la voix de son président, Kaourou Konte : « Notre projet repose sur des valeurs fortes en terme de cohésion sociale, à savoir le respect d’autrui, la rigueur, l’assiduité et le bien-vivre ensemble. Notre volonté est de donner une bonne image du quartier. »
Et pour véhiculer cette bonne image, quoi de mieux qu’une bonne vieille machette dans le coffre ?