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Quenelle : JSS News dénonce par erreur un jeune journaliste

17 janvier 2014

Temps de lecture : 3 minutes
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Quenelle : JSS News dénonce par erreur un jeune journaliste

Temps de lecture : 3 minutes

Le site ultra-sioniste JSS News s’est lancé, depuis quelques jours, dans une « chasse aux nazillons » visant ni plus ni moins qu’à établir des listes de personnes ayant fait le geste de la quenelle dans des endroits symboliques juifs.

Le site, dirigé depuis Israël par le jour­nal­iste et homme poli­tique Jonathan-Simon Sell­em (JSS) va plus loin : il livre au pub­lic les nom, prénom, cour­riel, compte Face­book et Twit­ter, et même par­fois l’adresse des per­son­nes listées ! Mieux : il les dénonce à leurs employeurs et aux autorités, même si ces per­son­nes vivent à l’étranger…

Prob­lème : dans sa chas­se aveu­gle à ceux qu’il appelle volon­tiers des « nazil­lons », JSS News a com­mis une bourde en pub­liant à tort les infor­ma­tions de Guil­laume Cham­peau, fon­da­teur du site Numéra­ma, alors que celui-ci n’était pas la per­son­ne fig­u­rant sur la pho­to pub­liée en dessous de son nom et n’a même jamais fait la moin­dre quenelle.

Dans un arti­cle pub­lié à la pre­mière per­son­ne sur son site, Guil­laume Cham­peau se défend et relève que « la para­noïa con­duit à un com­porte­ment irre­spon­s­able et inac­cept­able ». Mais pourquoi JSS News l’a‑t-il accusé d’être l’auteur d’un « salut nazi inver­sé » ? « Je fais par­tie de ceux (rares, c’est vrai) à avoir publique­ment cri­tiqué la cen­sure du spec­ta­cle, et avoir surtout mod­éré les accu­sa­tions portées con­tre Dieudon­né et son pub­lic », explique ce jeune journaliste.

Néan­moins, celui-ci rel­a­tivise : « J’ai la chance d’avoir une présence en ligne suff­isam­ment forte pour que l’as­so­ci­a­tion de mon nom à un list­ing de pré­ten­dus nazis sur un site israélien ne porte pas (pas trop) préju­dice à ma répu­ta­tion. J’ai aus­si la chance d’être mon pro­pre employeur, grâce au suc­cès que vous accordez à Numera­ma, et donc ne pas avoir à crain­dre qu’un recru­teur “googlise” mon nom et croit à ces infamies. » Et de con­clure, pour celles et ceux qui n’auraient pas sa chance : « Si j’ai été dénon­cé à tort, com­bi­en d’autres le sont pour qui le préju­dice sera bien plus impor­tant ? Com­bi­en vont crain­dre pour leur intégrité physique, à être ain­si dénon­cés à la vin­dicte pop­u­laire (que ce soit à tort ou pas, d’ailleurs, peu importe) ? » 

De son côté, le site israélien a présen­té (tar­di­ve­ment) ses excus­es et a assuré qu’il s’agissait d’un homonyme. « Depuis le début de notre chas­se aux nazil­lons, c’est notre pre­mière erreur, ce qui fait une marge de 0.50% d’erreur sur un peu plus de 150 per­son­nes iden­ti­fiées », se jus­ti­fie-t-il. Une erreur donc, mais qui ne suf­fi­ra pas à stop­per cette vaste cam­pagne de déla­tion qui, selon une for­mule en vogue par­mi ce genre de sites, nous rap­pelle « les heures les plus som­bres de notre his­toire ».

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