Le 19 septembre 2021, l’émission Quotidien de Yann Barthès faisait un point sur l’avancement des élections présidentielles notamment à travers une analyse de la situation d’Éric Zemmour.
Un vendeur de livres
L’inénarrable émission et son présentateur qu’on ne présente plus, puisque l’OJIM a déjà largement dit ce qu’il en pensait dans sa brochure, a jugé bon de faire un point sur le cas Zemmour. Pendant près de deux minutes, le célèbre éditorialiste est présenté sans ambiguïté comme le troisième homme de l’élection à venir, puis est réduit en quelques secondes à un opportuniste ne cherchant qu’à faire vendre son dernier livre, faute d’orthographe sur un accent incluse. Raccourcis, sélection évidente des informations, le contenu même de l’émission se contredit mais peu importe, la rien pensance doit faire son œuvre et poursuit donc ses incohérences avec l’intervention d’un autre journaliste de grand chemin.
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Recours à la Pravda, pardon à France Inter
Quotidien demande donc son avis à Yaël Goosz, le chef du service politique de France Inter que nous avions déjà épinglé en 2018. Celui-ci reproche à Éric Zemmour l’amateurisme de sa stratégie politique car il ose dire clairement ce que tout animal politique entraîné doit savoir dissimuler : sa stratégie. Pour résumer l’émission : Zemmour est donc d’abord un habile candidat crédité de 10% dans les sondages, puis un simple escroc profiteur qui surfe sur l’ambiguïté et finalement un candidat pas très malin puisqu’il révèle sa stratégie.
La moquerie remplace le journalisme
Quotidien dévoile donc toutes ses choses et bien davantage dans son émission. Si votre cerveau a des difficultés à créer des connexions logiques entre toutes ces informations, ne soyez pas inquiet, vous êtes normal.
« Éric, tu y vas ou tu y vas pas ? […] où est ton public ou tes électeurs de demain ? », ce sont les derniers mots de cet épisode et en réalité les plus révélateurs. Ils cherchent ce qu’ils doivent dénoncer : un méchant écrivain réactionnaire, un profiteur vendeur de bouquins ou un affreux candidat conservateur ? Restant dans le flou, ils sont obligés de continuer à moquer sans creuser, ce qui limite la portée des coups.
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