En 1952, Rupert Murdoch a 21 ans et il vient d’hériter de son père tout juste décédé le quotidien local d’Adelaïde, News of Adelaïde, sur la côte sud de l’Australie. Soixante sept ans plus tard la famille Murdoch est à la tête d’un empire de presse couvrant l’Australie, la Grande-Bretagne, l’Asie et les États-Unis. Un empire amoindri après la vente de Century Fox, mais qui reste considérable.
Un empire où le soleil ne se couche pas
Comme sous l’empire britannique, Rupert Murdoch pourrait suivre les activités de son conglomérat anglo-saxon à chaque heure du jour ou de la nuit et à la lumière du soleil. De l’Australie où son fils Lachlan a considérablement développé le réseau, à l’Asie où son deuxième fils James a investi dans les activités digitales, en passant par le Royaume-Uni avec le tabloïd londonien The Sun ou The Times. Sans oublier les États-Unis avec l’immense succès de Fox News lancé en 1996 et le rachat du Wall Street Journal en 2007, une liste non exhaustive.
Chute dans un bateau et vente à Disney
Ce sont les ennuis de santé de Rupert Murdoch qui ont précipité la vente à Disney. En janvier 2018 il fait une mauvaise chute dans le yacht de son fils Lachlan. Transporté à l’hôpital, son pronostic vital est engagé et s’il survit, il entrevoit la nécessité de mettre de l’ordre dans ses affaires, en particulier devant la concurrence de Netflix. En mars 2019 la 21st Century Fox est vendue à Disney pour un peu plus de 71 milliards de dollars, après une première offre à 51 milliards faite par Comcast. Rupert empoche 4 milliards de dollars, chacun des fils 2 milliards (plus quelques dizaines de millions sous forme de parachute doré car ils quittent la société où ils occupaient chacun un poste).
James et Lachlan se détestent cordialement. James est réputé plus libéral et sa femme Kathryn est très proche de la famille Clinton et du camp démocrate. Lachlan est nettement plus conservateur. Au fil du temps chacun a été désigné tour à tour comme l’héritier principal. Après la vente à Disney, Lachlan a été nommé co-président avec son père et directeur exécutif (CEO), James conserve un titre honorifique tout en conservant ses actions de News Corp, la société mère. Un modus vivendi qui survivra difficilement au père qui, à 88 ans, n’a pas renoncé au pouvoir.