Lors de l’émission « Automoto » diffusée en novembre 2012 sur TF1 et présentée par Denis Brogniart, deux policiers masqués avaient recouvert d’un sac plastique un radar routier dans le but de le rendre inopérant. L’objectif était de dénoncer la politique du chiffre opérée par le ministère de l’Intérieur.
Cette action avait provoqué la colère de Manuel Valls qui avait ordonné d’importants moyens pour identifier les deux policiers, dont le visage avait été flouté et la voix modifiée dans le reportage. Par la suite, Denis Brogniart avait été convoqué à l’IGPN.
Les policiers ont depuis été identifiés, et une source policière affirme que le journaliste de TF1 a « donné ses sources ». Ces derniers sont passés devant le conseil de discipline, qui a proposé 24 mois de suspension dont 18 fermes sans traitement pour le plus impliqué d’entre eux.
Sur RTL, Denis Brogniart a récemment accablé les policiers, niant toute responsabilité quant au sort qui leur était réservé et arguant que ce sont ces derniers qui l’avaient contacté pour filmer leurs actions. L’avocat du policier mis en cause, Me Gabriel Bersini, s’est dit choqué par ces déclarations. « Mon client a été étonné et surpris, déclare Me Versini. Les grandes déclarations de principe n’engagent que ceux qui les formulent. Pour reprendre une citation célèbre de Talleyrand, tout ce qui est excessif est insignifiant. On se grandit en restant objectif dans la narration des faits », a‑t-il déclaré.
Et celui-ci de conclure en donnant tort au journaliste de TF1 : « Mon client n’est pas l’instigateur de ce reportage. Le modus operandi ne relève nullement de son initiative ou de sa compétence. » Les policiers ont affirmé, pour leur défense, avoir agi avec le soutien d’un syndicat de police influent.
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