Depuis le lundi 25 novembre, France Inter, France Infos, France Culture, France Musique, Radio Bleue sont en grève avec des programmes plus ou moins allégés suivant les stations, un mouvement qui durera au moins jusqu’au vendredi 29 inclus.
Radio France 2022
La direction a annoncé son plan de marche pour 2022, moins de sous car moins de dotations de l’État (économies de 60M€), plus de numérique (76 recrutements), un peu moins de monde avec la suppression de 299 postes dont la grande majorité de départs volontaires. Peu de baisse d’effectifs au fond pour une société qui dépasse allégrement les 4600 personnes…peu employées.
La Cour des Comptes sévère
Au moment de la grève de 2015 qui avait duré plusieurs semaines, la Cour des Comptes avait souligné les conditions extravagantes de travail du groupe : entre 56 et 68 jours de vacances RTT inclus. Certains journalistes ont un « rythme adapté » soit 4 jours de travail suivis de 3 jours de congé. Les musiciens ne travaillent en moyenne que 700 heures par an soit moins de 20h par mois. Heures supplémentaires fantaisistes (71% des techniciens du son en ont perçu en 2013), primes tout aussi fantaisistes, de nuit, de matinale, de promotion… dont les bénéficiaires continuent de bénéficier même s’ils changent de poste, remboursement des amendes des salariés, sureffectifs pharaoniques, une liste à la Prévert.
Les syndicats sont contre
Surprise, les syndicats dénoncent sans rire « une casse en règle du service public ». C’est de bonne guerre, mais la SNJ-CGT ressemble plus à une association de défense des nantis (ceux qui ont un CDI, alors que les vacataires sont exploités voire employés en microentreprise) qu’à un syndicat soucieux d’un bien commun décent. Il est vrai que près de 400 personnes (8% des effectifs) sont élus professionnels ou délégués syndicaux. Une situation qui rappelle celle du syndicat du Livre aux NMPP devenues Presstalis et qui a conduit l’entreprise dans des affres dont elle n’est pas encore sortie, si elle en sort un jour.