Le contexte international et le risque terroriste qui plane sur la France – laquelle participe, certes modestement, mais tout de même à l’opération militaire contre Daesh en Syrie – donne lieu à des conséquences pour le moins étranges au sein du service public audiovisuel.
Selon Le Canard Enchaîné du 7 octobre dernier, Radio France aurait en effet contacté plusieurs de ses employés au patronyme arabe pour leur demander de préciser leur nationalité en envoyant une copie de leur carte d’identité ou de leur carte de séjour le cas échéant. Le service du personnel a donné successivement plusieurs justifications aux salariés qui demandaient la raison de ce fichage : « mise à jour des systèmes de paie », vérifications « liées à l’actualité » ou « demande d’un prestataire extérieur ».
Mais aucune information n’a filtré sur la destination de toutes ces données. La loi réprime pourtant le fichage illégal et d’autant plus gravement s’il met en œuvre des « des données à caractère personnel qui, directement ou indirectement, font apparaître les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses, ou les appartenances syndicales des personnes, ou qui sont relatives à la santé ou à l’orientation sexuelle de celles-ci ». De deux choses l’une : soit l’émulation entre les divers médias de l’audiovisuel public fonctionne à plein, et les dirigeants de Radio France sont jaloux de ne pas avoir eux aussi leur petit fichier, soit ils ont peur que leurs salariés énervés par tant de flicage ne transforment France Info en Djihad FM…
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