Nouvelles révélations du Canard Enchaîné. Après la polémique liée à la rénovation de son bureau pour plus de 100 000 euros ou encore les très coûteux sièges en cuir de sa voiture, Mathieu Gallet n’a pas finir d’en voir.
Selon l’hebdomadaire satirique, le PDG de Radio France emploie en effet un communicant privé, à 90 000 euros par an, une sorte de « consultant extérieur de luxe pour gérer son image et l’accompagner stratégiquement », le tout au frais de la maison. Il s’agit de Denis Pingaud, qui n’est autre que « l’homme de l’ombre » qui lui a permis de se hisser à la tête du groupe public en orchestrant sa campagne. À l’époque où M. Gallet était le patron de l’INA, ce conseiller lui facturait déjà ses services pour 60 000 euros par an… toujours aux frais de l’établissement public.
Le Canard Enchaîné note également que lorsque Gallet a emmené son conseiller « dans ses valises » en passant de l’INA à Radio France, il a « enfreint la règle de mise en concurrence en vigueur dans les entreprises publiques ». Qui plus est, Radio France dispose déjà de son propre service de communication…
À l’heure où la station publique est appelée à se serrer la ceinture et devrait perdre 300 salariés d’ici 2019, les scandales liés aux dépenses du PDG n’en finissent plus. Ce mercredi, les syndicats ont d’ores et déjà décidé de reconduire la grève qui paralyse les ondes depuis plusieurs jours. Nul doute que ces nouvelles révélations ne seront pas là pour arranger les choses.
Contactée par l’AFP, la direction de Radio France a, de son côté, assuré que le contrat de l’homme de l’ombre était légal. « Il n’a pas été nécessaire de passer un appel d’offres pour ce contrat, car il a été conclu en juin 2014 pour un an, après avis de la direction des affaires juridiques », explique-t-on dans la maison ronde. Selon une porte-parole de Mathieu Gallet, Denis Pingaud « remplaçait deux contrats de conseil de la précédente présidence d’un montant équivalent ». « Au bout d’un an, ce contrat sera remis en concurrence », a‑t-elle ajouté.
Radio France a également tenu à répondre aux accusations du Canard concernant la rénovation du bureau de son PDG en affirmant que le contrat de rénovation des boiseries avait été passé sous la présidence précédente et que l’actuel patron n’aurait ajouté que 35 000 euros pour le remplacement des moquettes, meubles, installations électriques et peintures.
Mais, factures à l’appui, le journal satirique rétorque que si la décision a été prise avant l’arrivée de Mathieu Gallet, le marché n’a été signé qu’en mai 2014, huit jours après sa prise de fonction… Pire : la rénovation des boiseries ne s’élevaient initialement qu’à 35 494 euros, pour se porter finalement à 70 000 euros. Réponse de la maison de la radio : « Il y a 12 000 euros d’honoraires en plus pour l’architecte des monuments historiques qui a choisi l’ébéniste, 3700 euros pour refaire les trous des prises électriques dans les palissandres et un peu moins de 20 000 euros pour démonter et remonter les boiseries qui avaient été mal montées, ce qui a été demandé à un autre menuisier. »
En résumé, un débat qui n’a pas fini de faire des vagues et de donner du grain à moudre aux grévistes…