La campagne des élections législatives était une occasion de plus de voir si la défiance croissante des Français à l’égard des médias de grand chemin était fondée. Le cas de Raphaël Arnault a prouvé, si cela était nécessaire, que cette défiance est justifiée et n’est pas près de décroître.
Vl’à la Jeune Garde !
Rappelons le contexte. Le 8 juin 2024, Emmanuel Macron surprend tout le monde et annonce la dissolution. En réaction, la gauche se met en ordre de bataille autour du Nouveau Front Populaire et racle les fonds de tiroirs pour trouver des candidats à investir. Parmi ceux-là figure Raphaël Arnault, parachuté à Avignon. Or, Raphaël Arnault n’est pas n’importe qui. Il est le porte-parole de la Jeune Garde, un groupe antifa qui emploie la violence coutumière à ces groupuscules. Pour illustrer leur méthode, citons l’exemple du feu de Saint-Jean organisé par l’Action française en 2022 où, en pleine nuit, des antifas avaient surgi dans la nuit pour attaquer – parfois avec des armes blanches – les « fachos » qui dormaient là. Ils avaient également visé les filles présentes.
Violences en réunion et une balle dans la tête
Concernant la Jeune Garde les affaires comme celle-ci ne manquent pas. En juillet 2024, huit militants de ce groupe sont mis en examen pour violence en réunion après avoir agressé un membre de la ligue de défense juive. Raphaël Arnault trimballe ses casseroles. Il y a quelques mois déjà, nous nous étions attardés sur le rapport très original qu’entretient le nouveau député avec la vérité. Le 18 février 2022, il a également été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour des violences en réunion, décision pour laquelle il a fait appel. Raphaël Arnault a également trois fiches S sur le dos en lien avec ses activités militantes. Enfin, rappelons qu’il a également menacé Alice Cordier, présidente du collectif Némésis, de lui « mettre une balle dans la tête ».
Unjeune homme serein et sourire aux lèvres
Voilà un dossier bien garni et qui aurait dû intéresser les journalistes, surtout lorsque l’intéressé rejoint le palais Bourbon. Hélas, entre euphémismes et rappels juridiques, la presse semble mettre sous le boisseau le passé d’Arnault. L’une des choses qui est rappelé par Le Monde, France Info ou Libération, c’est que la fiche S n’est pas un critère d’inéligibilité. Le deuxième élément que rappelle avec force Sud-Ouest c’est que Raphaël Arnault est présumé innocent par rapport à sa condamnation de février 2022. Effectivement, ayant fait appel, il reste présumé innocent. Enfin, l’ensemble des médias nuancent la violence de la Jeune garde et gobent bien volontiers le narratif servi par Arnault, qui raconte ne pas être l’image de son militantisme. Ainsi France Info le décrit comme « un jeune homme de 29 ans serein et sourire aux lèvres », un gendre idéal en somme, tandis que Sud-Ouest revient vaguement sur des faits de violence tout en mettant en avant l’affaire Méric.
Le deux poids deux mesures habituel
Foncièrement, les arguments juridiques sont valides et on pouvait s’attendre à ce qu’Arnault cherche à lisser son image. Cependant, le comportement des médias choque quand on le compare au traitement des dites « brebis galeuses » du Rassemblement national dans la même période. Durant une semaine, la presse est restée en boucle sur une femme portant une casquette nazie ou sur une autre ayant voulu nier son racisme en indiquant avoir un ophtalmo juif. Si porter une casquette nazie n’est franchement pas malin, il n’y a, juridiquement, rien de condamnable. Aucune violence physique, aucune menace, rien de comparable à Arnault. De la même manière, la question du racisme dont on a voulu se justifier la candidate ayant son ophtalmo juif est une question piège. Si elle ne répond pas on dira qu’elle est raciste, si elle répond à côté on dira qu’elle dissimule ses idées et donc qu’elle est raciste. Aucun de ces faits n’a la même ampleur que le dossier Arnault. Pourtant c’est bien sur ces fausses « brebis galeuses » que les médias ont glosé durant une semaine.
Nos lecteurs réguliers ne seront pas surpris de cette disproportion ; elle est habituelle. Ils ne seront donc pas surpris quand France 2 fera un nouveau Complément d’enquête sur le RN où, en extrapolant le cas de quelques candidats, le service public renchérira sur le fond « nauséabond » des idées du Rassemblement national.