Le quotidien de Patrick Drahi, nous voulons dire Libération, est devenu très tôt comme l’ensemble des médias de l’empire Drahi BFMTV en tête un ferme soutien du candidat Macron. Laurent Joffrin s’est livré régulièrement au « comptage des soutiens » comme par exemple le 28 avril 2017 dans son éditorial : « François Ruffin et José Bové voteront pour Macron. Ruffin a précisé qu’il glisserait un bulletin dans l’urne le jour du vote mais qu’il serait un opposant dès le lendemain. Le bon sens n’est pas tout à fait mort. » À ceci près que François Ruffin n’a jamais dit ça. Nous avions repris imprudemment les termes de Laurent Joffrin, voici notre rectificatif.
Dans un communiqué publié le lendemain, François Ruffin précise les choses :
« … micros et stylos me courent aujourd’hui après pour que “j’appelle à voter Macron”. Or, je n’appelle à rien du tout. Je ne délivre aucune consigne à personne. Quand il nous reste le choix entre un banquier d’affaires et le Front national, chacun se démerde comme il peut, avec ses tourments, ses hésitations, ses doutes, et je comprends parfaitement qu’on fasse des choix contraires au mien. »
Et d’enfoncer le clou au sujet d’Emmanuel Macron :
« …Nous sommes sans doute, à Fakir, depuis un an, parmi les plus fins macronologues (et macronophobes). J’ai lu les deux biographies du bonhomme, son bouquin Révolution, son programme, ses discours, etc.
C’est pour moi le pire des années Hollande. C’est lui qui, à l’Élysée, puis à Bercy, a conseillé à François Hollande de dériver toujours plus sur sa droite (comme si l’ex- avait besoin qu’on le pousse pour glisser sur cette planche). Ses collègues témoignent que, devant lui, “il était interdit de dire du mal du Medef”. C’est par lui, raconte Stéphane Richard, PDG d’Orange, que transitaient les demandes du patronat pour toucher le président. On lui doit le pacte de responsabilité, le Crédit impôt compétitivité emploi, le travail du dimanche, la loi El Khomri, autant de “réformes” dont il tire gloire. Et son programme n’a rien de nouveau: il est dans la droite ligne du dernier quinquennat, dans la continuité des trente dernières années où, contre le chômage, on n’a rien essayé, juste d’ “alléger les charges” pour les employeurs et de “flexibiliser le travail” pour les employés. »
Merci à Picardie Debout de nous avoir remis en mémoire ce communiqué qui nous avait échappé et nos excuses à François Ruffin et à nos lecteurs.