Après l’aventure Neo, le célèbre journaliste et entrepreneur Bernard de la Villardière lance Réel. Une nouvelle aventure pour ce baroudeur des médias. À peine arrivé sur les réseaux sociaux, le média tout numérique est déjà bien suivi sur les plateformes. Reste à amplifier le phénomène et à durer.
Des contenus originaux
Le 15 mars naissait Réel, un média numérique original dont l’arrivée était annoncée depuis déjà quelques mois. L’entrepreneur médiatique qu’est Bernard de la Villardière envisage un média « généraliste, tourné vers l’humain, qui met en valeur l’innovation, la solidarité et l’engagement, en France et à travers le monde ».
Comme avec Néo, ce média s’inspire de la réussite des formats courts de Brut, Konbini ou encore Loopsider en s’émancipant des lubies progressistes de ceux-ci. Sur Sud Radio, le fondateur explique la proximité avec ces médias tout en apportant une nuance : « pas de dénonciation, de l’innovation et du positif ». Voulant éviter de tomber dans la polémique facile du temps présent, Réel fait donc le pari de proposer des contenus qui se veulent constructifs et suffisamment originaux pour susciter l’intérêt.
Les premiers contenus sont prometteurs : on retrouve notamment un jeune homme, Bastien, qui a créé une interface permettant au cerveau de contrôler des objets à distance ou encore la prouesse d’un exosquelette qui vient en aide à des personnes handicapées !
On trouve aussi un peu d’écologie, mais d’une tonalité sympathique. Exit Sandrine Rousseau et ses ciseaux et bonjour Alexandre et sa forêt bretonne !
En moins d’une semaine, le média comptait déjà 129 000 abonnés sur Facebook, 40 000 sur TikTok. L’arrivée prochaine de Réel sur Instagram, Twitter et YouTube pourra donner un aperçu de la réception du public pour ce nouveau-né.
Une identité à trouver
Se voulant plus axé sur les nouvelles technologies que Néo, le nouveau média apparaît aussi comme plus politisé. On retrouve notamment un contenu hostile à la République Islamique d’Iran, mettant en scène le « collectif Iran Justice », une structure qui serait composée de 16 avocats dont 13 franco-iraniens. De quoi laisser penser que Réel pourrait donner dans le néo-conservatisme ? Les positions très marquées de la Villardière laissent entrevoir que cela n’est pas impossible. Également très critique vis-à-vis des opposants à la réforme des retraites, le fondateur de Réel devra trouver le ton juste pour s’éviter les « bad buzz » et peut-être garder sa langue dans sa poche s’il veut toucher le plus de monde possible…
À ces propos très convenus contre Téhéran s’ajoute un entretien avec l’explorateur Christian Clot, un personnage marqué à gauche qui vient ici parler du changement climatique, avec un certain talent et loin des aboiements de Greta Thunberg. Pour comprendre vers quelle voie s’engage Réel il s’agira de se pencher sur l’actualité qui devrait apparaître tous les vendredis et qui pour l’heure s’avère sans saveur. Revendiquant la paternité d’un « média militant, écologiste mais pas fondamentaliste », s’opposant notamment au concept de « décroissance », la Villardière a fait le choix de la clarté sur ce sujet au risque de se couper d’un potentiel public.
Visant la rentabilité à l’horizon 2025, Réel avait lancé quelques 1,3 million d’euros pour son lancement, bénéficiant notamment des largesses de Benoît Harbert du groupe Dassault. Projet entrepreneurial autant que médiatique, Réel entend s’appuyer essentiellement sur le « brand content » (création de contenus favorables à une entreprise, une marque). Aujourd’hui à mi-chemin entre Le Media Positif et Neo, Réel va devoir se trouver une identité propre et conquérir un public.