Christian Lantenois, photographe du journal de Reims l’Union depuis 1993, a été violemment tabassé et laissé pour mort dans le quartier « sensible » de la Croix Rouge à Reims, dans un contexte d’émeutes urbaines. Son état pronostic vital est engagé.
Rixes et affrontements dans un quartier « sensible »
« Les caméras de vidéo protection de la ville de Reims ont remarqué un rassemblement d’environ une trentaine d’individus », expliquait l’adjoint à la sécurité de la ville Reims Xavier Albertini sur France 3. Il précise « des rixes » et « des affrontements » ont eu lieu dans le quartier depuis le début de la semaine.
« Des équipages de police nationale et municipale se sont rendu sur place pour séparer les belligérants, poursuit l’élu. Il y avait également la suspicion d’un tir sur un individu qui s’est avéré être une fausse information ».
Christian Lantenois avait accompagné dans le quartier une journaliste du quotidien, de la rubrique des faits divers – elle n’a pas été agressée ; cette dernière s’y était rendue dans un véhicule neutre, alors que le photographe y était allé dans une voiture sérigraphiée aux couleurs du quotidien. Il a été tabassé vers 15h10 rue Jean-Louis Debar et « retrouvé en grande détresse à côté de sa voiture, à proximité de la médiathèque ». Le journal a déposé deux plaintes, pour le « meurtre » (une tentative en l’occurrence) du photographe et la destruction de son matériel.
Anes Saïd Khebbeb, clandestin, 8 fois condamné, auteur présumé
Dans un communiqué de presse, Matthieu Bourrette, le procureur de la République de Reims a annoncé l’arrestation d’un individu, majeur, en lien avec le tabassage du photographe de presse :
« J’ai l’honneur de vous faire savoir que dans le cadre de l’enquête criminelle ouverte samedi dernier des chefs de tentative de meurtre aggravé et non assistance à personne en péril, à la suite de l’agression d’un journaliste photographe du quotidien l’Union, dans le quartier Croix rouge de Reims, un individu, majeur, a été interpellé ce jour en fin d’après midi par les services de police du commissariat de Reims et placé en garde à vue pour tentative de meurtre aggravé ».
Le procureur a détaillé les circonstances de l’agression. Le photographe repère un « groupe d’individus cagoulés » prêts à en découdre, et veut faire une photo. Repéré, il est sauvagement tabassé, puis laissé à terre pendant que le groupe s’enfuit. Le procureur ajoute « Il est manifeste que la présence de Christian Lantenois gênait les individus qui se préparaient à commettre des violences, et qu’il a été agressé alors qu’il exerçait son métier de journaliste photographe ». Christian Lantenois, placé en coma artificiel, souffre d’un traumatisme crânien très sévère, d’une fracture du rocher, d’un hématome sous-dural et d’une hémorragie cérébrale.
Le suspect, Anes Saïd Khebbeb, algérien clandestin arrivé d’Espagne résidait à Reims depuis trois ans et avait été condamné 8 fois en 2018 et 2019. Il se mure dans le silence.
Libération, de la discrétion avant toute chose
Le journal de la fondation de Monsieur Drahi a sorti les mouchoirs… tout en évitant de donner le nom complet du suspect, ce qui s’appelle de la rétention d’information. Les « journalistes » Delille et Didelot (on dirait un duo comique) pratiquent l’information « ad usum Delphini ». À l’époque de Louis XIV, les précepteurs caviardaient les livres du Dauphin des passages trop osés voire licencieux pour ne pas donner de mauvaises pensées au futur roi. Chico et Harpo, pardon Delille et Didelot, pratiquent de même, il ne faut pas troubler le bon peuple avec de mauvaises nouvelles qui peuvent donner de mauvaises pensées, ils caviardent gentiment, oh pas tout, juste ce qu’il faut. Ils s’étendent sur l’état d’esprit (compréhensible) de la rédaction de L’Union après l’agression de leur confrère, ils parlent bien d’un algérien de 21 ans condamné huit fois, mais ne disent pas son nom (seul le prénom est mentionné) et n’indiquent pas qu’il s’agit d’un clandestin. Groucho et Zeppo (nous voulons dire D&D) se mettent à deux pour cacher la vérité. On parle de « jeunes » du « quartier ». Comme dans 1984 il faut lire entre les lignes, quartier de l’immigration, jeunes issus majoritairement de l’immigration. Du côté de la rédaction de lL’Union (ou du moins d’un reporter) on va discuter « avec les habitants de l’évolution du quartier », pas un mot sur les causes profondes de l’agression, la présence d’un clandestin multi-récidiviste, jamais expulsé. Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes (Jacques-Bénigne Bossuet).