Alors que les GAFA sont en pleine dérive, Twitter censure à tout va, WhatsApp (Facebook) fait polémique avec la mise à jour de ses conditions d’utilisation (finalement repoussée de 3 mois pour le moment), Google est entré dans une phase de conflit sur la question de la rémunération des médias, dans plusieurs pays. La France a peut-être remporté une bataille, mais du côté de l’Australie, les choses se tendent.
France : un accord trouvé avec Google
Alors que le monde de la presse voit ses revenus chuter depuis plusieurs années, ceux des GAFA continuent à augmenter drastiquement, en partie grâce au contenu produit par les médias qu’ils relaient dans leurs services. Les médias souhaitent donc récupérer une partie de ces recettes. C’est tout l’objectif de la réflexion sur le “droit voisin” qui existe au niveau européen depuis plusieurs années, les médias pourraient bénéficier d’un droit d’auteur face aux géants du numérique et récupérer par la suite, une partie des bénéfices. Une directive européenne a été adoptée en ce sens, en 2019.
Le jeudi 21 janvier 2021, Google a signé un accord avec l’Alliance de la Presse d’Information Générale (APIG) (qui représente les quotidiens nationaux et la presse régionale) pour transposer dans son droit national, cette directive de 2019. Ce nouvel accord fixe le cadre dans lequel l’entreprise devra désormais négocier des “accords individuels de licence” avec chaque média. Il mentionne différentes données financières (confidentielles pour le moment) relatives à ces opérations.
Un accord non dépourvu de défauts
Si cela représente une avancée pour certains titres, certains médias comme l’AFP, Le Point ou L’Équipe sont encore en cours de négociation, car en dehors de l’APIG.
La signature de ces licences entraînera aussi le référencement du média concerné dans une nouvelle rubrique créée par Google, “News Showcase”. Cette nouveauté va améliorer la visibilité de ceux qui signeront avec Google, et donc, les rendre plus dépendants, du côté de ceux qui ne voudront pas négocier, ils se retrouveront alors pénalisés…
La rémunération sera aussi “basée sur des critères tels que, par exemple, la contribution à l’information politique et générale, le volume quotidien de publications ou encore l’audience Internet mensuelle”, laissant présager une course à l’audience.
Australie : Google menace d’y bloquer son moteur de recherche
En Australie, la rémunération des groupes de presse semble bien plus compliquée. Le lendemain de cet accord, le géant américain a menacé de bloquer son moteur de recherche dans ce pays pour protester contre le projet de loi en cours d’élaboration par le gouvernement australien.
Ce dernier travaille actuellement sur un “code de conduite” pour obliger Google et Facebook à rémunérer certains médias dont ils reprennent le contenu. Projet très contraignant, il prévoit des pénalités de plusieurs millions d’euros en cas de non-respect.
Facebook le rejette d’ailleurs aussi et a menacé de ne plus publier les contenus des médias australiens en cas d’adoption.