Vincent Bolloré qui est en chemin pour acquérir Hachette est aussi le propriétaire d’Editis deux fois plus petit et ne peut garder les deux, concurrence oblige.
Editis, une jolie proie
Il doit donc se séparer d’Editis dont le nom est peu connu mais dont les marques éditoriales sont prestigieuses. Qui n’a pas acheté un jour un ouvrage de Larousse, Le Robert, Nathan, Bordas, Nathan, Plon, Julliard, Dalloz, 10/18, Robert Lafont et une cinquantaine d’autres ? Le groupe est en bonne forme financière, a un fonds de 16000 auteurs, publie plus de 4000 nouveautés par an et est également distributeur. Tentant.
À qui vendre ? Křetínský ? Niel ? Saadé ?
Bolloré est propriétaire de 30% d’Editis après son rachat à l’espagnol Planeta, mais s’est engagé à ne vendre ni à un concurrent direct ni à un fonds d’investissement. Des éditeurs étrangers seraient intéressés, l’italien Mondadori, l’allemand Berteslmann qui vient de rater une acquisition aux État-Unis, le suédois Bonnier. Mais aussi le groupe de distribution Leclerc, la famille Bouygues, François Pinault, les Bettencourt, Marc Ladreit de Lacharrière ; d’autres noms circulent, certains démentent, il est possible que certains candidats fourbissent une offre en silence.
Daniel Křetínský n’a pas caché son appétit pour Editis. Déjà présent en France dans les médias et dans la distribution il est le seul à avoir officiellement annoncé avoir déposé une offre auprès de Vivendi qui aurait reçu deux autres dossiers dont les noms ne sont pas révélés. Certains évoquent les deux ex-rivaux autour de La Provence, Xavier Niel et Rodolphe Saadé mais il pourrait s’agir également d’éditeurs étrangers. Si l’intégration du groupe Lagardère à Vivendi était retoquée par les autorités de la concurrence à Bruxelles, Arnaud Lagardère s’est déclaré intéressé fin octobre 2022 pour garder une présence dans le monde de l’édition. De quoi donner des sueurs froides aux 52 marques d’Editis…ou à Hachette.
Voir aussi : Křetínský passe la corde au cou de Libération