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L’Union Européenne installe la censure sémantique via les ONG

11 novembre 2017

Temps de lecture : 3 minutes
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L’Union Européenne installe la censure sémantique via les ONG

Temps de lecture : 3 minutes

L’Observatoire du journalisme est déjà revenu à de nombreuses reprises sur l’attitude des médias face à l’invasion migratoire. L’Union Européenne a déjà promu un prix du journalisme pour encourager les « bonnes pratiques » quand on aborde ce sujet sensible. Ses instances officielles vont cette fois plus loin en élaborant un guide destiné aux ONG et aux journalistes sur ce qui peut être dit, ce qui peut être caché, ce qui doit être absolument tu et le vocabulaire à employer. Florilège.

Respect words” : les mots respectueux

Le guide en anglais par­le de « respect words », Big Oth­er vous par­le et vous met en garde :

  • Choi­sis­sez vos mots avec pré­cau­tion, sans oubli­er les con­no­ta­tions qui pour­raient se cacher der­rière eux.
  • Élim­inez les stéréo­types (alors que le guide est un ensem­ble de recom­man­da­tions de stéréo­types) et les généralisations.
  • Insis­tez sur le com­plexe, référez vous au con­texte (celui des migrants mais jamais des pop­u­la­tions européennes)
  • N’oubliez pas votre respon­s­abil­ité, vous devez met­tre en valeur les « con­tri­bu­tions pos­i­tives des migrants et des minorités». Sans oubli­er bien enten­du « d’inclure les voix des migrants et des minorités » (mais pas néces­saire­ment les voix des européens qui ris­queraient d’être discordantes)

Ne faites pas, non ne faites pas !

Il est des sujets inter­dits et un vrai jour­nal­iste estampil­lé Union Européenne ne DOIT pas les abor­der sous peine d’être inter­dit d’antenne ou de pub­li­ca­tion puis frap­pé d’exil intellectuel:

  • N’utilisez pas de « lan­gage de haine ». On com­pren­dra facile­ment que s’interroger sur les retombées néga­tives de l’immigration pour les immi­grés eux-mêmes ou pour les européens tombe sous l’appellation infâmante.
  • Ne men­tion­nez pas « d’informations sen­si­bles » comme l’origine eth­nique ou la reli­gion ou alors faites le en dernière instance quand c’est absol­u­ment néces­saire pour com­pren­dre l’histoire. Cachez ce sein que je ne saurais voir (Tartuffe).
  • N’incluez pas de per­spec­tives extrémistes (en clair : ayant quelque réserve que ce soit sur les bien­faits de l’immigration) au nom de « l’objectivité », en anglais « not include extrem­ist per­spec­tives for the sake of objec­tiv­i­ty». Autrement dit tordez le cou au réel, n’admettez qu’un seul point de vue et fuyez toute con­fronta­tion des opin­ions, on ne sait jamais ce qui pour­rait en sortir.

L’introduction à l’ouvrage présen­té le 12 octo­bre 2017 au Par­lement européen à Brux­elles ne manque pas de sel et vend naïve­ment la mèche « Il est espéré que (ces direc­tives) joueront un rôle en com­bat­tant les dis­cours de haines et les expéri­ences néga­tives vécues par les migrants et les minorités résul­tant de l’opinion publique » (as a result of pub­lic opin­ion). Jour­nal­istes, mes frères, gardez vous, Big Oth­er is watch­ing you.

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