Retour sur les censures de Facebook, le cas Craig Murray
Le sujet pourrait fatiguer les lecteurs de l’Observatoire (en forte hausse, merci de nous suivre, merci aussi aux donateurs qui permettent notre existence), mais nous devons y revenir : Facebook vous censure et ce n’est qu’un début. Un exemple anglais pris sur le site Les Crises.
Comment Facebook ralentit les flux
Le site de Craig Murray a normalement une soixantaine de milliers de lecteurs quotidiens. Soudainement fin avril 2018 le flux se tarit à 20 000 visiteurs. Pourquoi ? En temps normal la moitié des visites sont faites via Facebook. LE RÉSEAU SOCIAL A QUASIMENT BLOQUÉ LA DIFFUSION DES POSTS DU SITE. Murray explique :
Le mécanisme principal lorsqu’un blocage est imposé par Facebook est que mes messages sur Facebook ne sont tout simplement pas envoyés dans les délais à la grande majorité des personnes qui sont des amis ou qui suivent. Il me reste à croire que le post a été partagé avec eux, mais en fait, il n’a été montré qu’à un tout petit nombre d’entre eux. Ensuite, si vous êtes l’un des rares destinataires et que vous voyez le message et que vous le partagez, il s’affichera sur votre timeline comme partagé, mais en fait, la grande majorité de vos propres amis ne le recevront pas non plus. Facebook ne fait pas ce qu’il vous dit qu’il fait – il vous montre qu’il est partagé – et Facebook vous cache délibérément ce fait.
Tout se passe dans l’ombre, le réseau social ne vous dit rien, ne dit rien aux membres du réseau qui étaient habitués à recevoir les posts de tel ou tel site. Il vous débranche tout simplement mais en vous laissant l’illusion que vous êtes encore actif. Une sorte de mort blanche
Twitter aussi
Déjà en 2014, la France se situait devant la Russie pour le nombre de comptes Twitter supprimés. Nous avions parlé fin 2017 du trop plein de censure sur Twitter. Cette politique active de suppression de comptes a valu à Twitter les félicitations du jury, pardon de l’Union Européenne via son Vice Président Andrus Ansip, responsable de la politique numérique de l’U.E. en janvier 2018.
Nous reprenons notre conclusion d’avril 2018 citant Ansip :
Mais « d’autres défis demeurent malgré tout, notamment l’absence de retour systématique d’informations aux utilisateurs ». La rééducation des utilisateurs est considérée comme insuffisante car un tiers d’entre eux ne sont pas avertis. « Le retour d’informations aux utilisateurs fait toujours défaut pour près d’un tiers des signalements en moyenne, les taux de réaction variant d’une entreprise des technologies de l’information à l’autre ». Fort heureusement « 70% des messages haineux dénoncés sont supprimés …grâce aux signalements par les ONG et instances publiques participant à l’évaluation ». Big Brother et Big Other ont de beaux jours devant eux.
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Claude Chollet
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