Non pas de la Bibliothèque Nationale de France, mais — comme l’indique son titre anglophone — qui sait celui d’une autre BNF, la Bibliothèque Nationale French speaking. Le titre en anglais est sans doute un hommage rendu au globbish anglo-saxon et à nos maîtres américains, la langue anglaise étant supplantée par un gloubi-boulga informe de trois cents mots.
Retro, découvrir l’histoire par la presse
Quelle bonne idée au départ ! La BNF proposait déjà sous forme digitale des abonnements à ses archives médias. Devant le succès c’est maintenant une revue papier qui est disponible en kiosque, en association avec l’éditeur Jean-Claude Lattès.
Le premier numéro de @RetroNewsFr | la revue vient de sortir et, déjà, on a le plaisir de le voir un peu partout. Un immense merci aux libraires qui l’ont ainsi mis en avant ! Ici chez @LibrairieL pic.twitter.com/QrZ7CgTEWw
— RetroNews (@RetroNewsFr) September 23, 2021
Un premier numéro très inégal
Le numéro 1, vendu au prix de 19 €, numéro indiqué automne 2021, laisse supposer qu’il s’agira d’un trimestriel. Le format est celui d’un livre de 226 pages, trop dense avec très peu de marges rendant la lecture souvent pénible.
On sera surpris – ou pas c’est selon – de trouver un entretien du plumitif Didier Daeninckx alias « Didier dénonce », dont la profession principale a toujours été de dénoncer ses confrères pas assez mondialistes, pas assez diversitaires, pas assez immigrationnistes. Dénoncer c’est plus qu’un métier, c’est une vocation, pleinement aboutie pour Dédé.
On aura droit, c’est obligatoire, à une autre dénonciation, celle de la « nuit de noces, histoire d’une domination de genre » sous la signature d’une gentille doctorante de Panthéon-Sorbonne, spécialiste du genre et de la défloration. On imagine qu’elle n’aura aucune difficulté pour obtenir des crédits et un bon poste pour son enseignement, du circuit en vase clos.
S’’ensuivra l’inévitable David Dufresne, admirateur de Taha Bouhafs et autre dénonciateur professionnel, une fiction sur les circonstances de la prestation de serment au Maréchal Pétain en novembre 1940, ne pas s’attendre à des révélations ni à rien de palpitant.
Quelques pépites
Plus intéressants, une plongée dans l’épidémie de « grippe espagnole » de 1918/1919 qui a fait beaucoup plus de morts que notre pandémie Covid 19, le Paris du crime de Georges Simenon, l’histoire de Pierrot le Fou, ou quand Jack London imaginait une épidémie qui allait détruire une civilisation dans La Peste écarlate (avril 1925), publié en feuilleton dans le Journal des débats.
Le tout vaut-il ses 19 € ? Chacun en jugera, mais le conformisme des auteurs et du ton nous indiquerait une utile économie de la même somme, pour se procurer un excellent livre comme celui sur « La société de surveillance, stade ultime du libéralisme », (Guillaume Travers, La Nouvelle librairie, 2021, 10 €) accompagné de deux bières en terrasse ou de trois ou quatre cafés suivant les tarifs proposés par l’estaminet.
Retronews, N°1, automne 2021, 226 p., 19 €
Illustration : source BNF