XXL c’est du grand modèle en prêt-à-porter. Avec Revue XXI, nous sommes davantage dans le prêt-à-penser et malgré son succès, la revue voit ses équipes malmenées après un changement d’actionnaires.
Naufrage de l’Ebdo, Revue XXI change de mains
On a déjà oublié l’Ebdo, disparu en moins de trois mois et onze numéros en 2018. La chute du fugace hebdomadaire avait entraîné celle des éditions Rollin qui éditaient à la fois la revue et les mooks (hybride de livre et de magazine) à succès Revue XXI et 6Mois.
Laurent Beccaria (éditions Les Arènes) avait perdu alors le contrôle des deux mooks qu’il avait créé avec Patrick de Saint-Exupéry. Deux projets s’affrontaient : une reprise par l’ex secrétaire d’État sous François Hollande, Thierry Mandon (ancien directeur de la publication) et celui d’Hugues Jallon (Le Seuil), associé à la Revue dessinée, de Franck Bourgeon et Sylvain Ricard. C’est le deuxième projet qui l’avait emporté, reprenant une douzaine de salariés sur 63.
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Cure d’amaigrissement
De douze salariés, le repreneur est passé assez vite à six, dont seulement quatre journalistes. Les revues, qui perdent de l’argent dans un premier temps, sembleraient plus ou moins dans un équilibre précaire plus récemment. Puis, une reprise en mains par David Servenay, ancien de RFI et de Rue89, entraîne le départ de la rédactrice en chef. Servenay, soutenu par les actionnaires, mène son équipe de manière plus directive entraînant départs et mises en congé maladie. Signe des temps, une annonce de recrutement pour un poste de journaliste (source Libération) aurait permis de recevoir 500 CV. La précarisation du métier de journaliste n’est pas un vain mot.
Voir aussi : Le terroriste de Notre-Dame avait travaillé comme journaliste pour Rue89