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Richard Ferrand au secours de L’Humanité

17 février 2019

Temps de lecture : 4 minutes
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Richard Ferrand au secours de L’Humanité

Temps de lecture : 4 minutes

Nous avions fait écho au scoop de Marianne du 25 janvier 2019 annonçant que L’Humanité était en cessation de paiement. Depuis le titre a été mis en liquidation judiciaire avec poursuite de l’activité et les salaires ont été réglés grâce au fonds de garantie prévu à cet effet. Les très nombreuses subventions reçues (voir notre infographie arrêtée à 2016 ici) n’ont pas suffi.

Richard Ferrand, lyrisme et nouvelle subvention à venir

Dans le quo­ti­di­en com­mu­niste du 14 févri­er, le prési­dent de l’Assemblée Nationale LaRem Richard Fer­rand enfourche son cheval blanc et annonce de nou­velles sub­ven­tions, verbatim :

«“Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites mais je me bat­trai pour que vous ayez le droit de le dire”, fait-on sou­vent déclar­er à Voltaire. La phrase est en réal­ité apoc­ryphe, mais elle sonne juste en ce qu’elle résume bien cet esprit des Lumières dont nous sommes les héri­tiers, cette péti­tion de tolérance dont nous avons tant besoin aujourd’hui. La lib­erté d’expression et la lib­erté de la presse, proclamées en 1789, n’étaient pas seule­ment des lib­ertés bour­geois­es : en les con­sacrant, la Déc­la­ra­tion des droits de l’homme et du citoyen nous a fait entr­er dans la moder­nité poli­tique. L’Humanité ne pense pas comme moi, c’est un fait ; en con­sul­tant ses archives, on trou­verait sans doute des traces de nos con­tro­ver­s­es, voire quelques coups de griffes de sa rédac­tion. Mais cela n’a pas d’importance : l’Humanité, pour moi, reste d’abord et avant tout un jour­nal, qui fait par­tie de notre paysage poli­tique et ne doit pas dis­paraître. L’Assemblée nationale y est abon­née, comme à l’ensemble des quo­ti­di­ens nationaux et régionaux français, parce que la presse d’opinion est l’oxygène de la démoc­ra­tie. Nous avons besoin, pour débat­tre dans l’hémicycle, que les grandes ques­tions soient aus­si soulevées et exam­inées devant l’opinion. Il y a au fond iden­tité entre la presse libre et la République, entre le débat d’idées et le débat par­lemen­taire, et ce n’est cer­taine­ment pas un hasard si l’Humanité fut lancée par un député : Jean Jau­rès, l’un des plus puis­sants ora­teurs de son temps, devint aus­si directeur poli­tique d’un quo­ti­di­en et bril­lant édi­to­ri­al­iste pour men­er partout le com­bat démoc­ra­tique. “Faire vivre un grand jour­nal sans qu’il soit à la mer­ci d’aucun groupe d’affaires est un prob­lème dif­fi­cile”, con­statait-il dès le no 1 de l’Humanité, le 18 avril 1904. Dans son pre­mier édi­to­r­i­al, Jau­rès pré­ci­sait aus­si le but qu’il pour­suiv­ait en fon­dant un jour­nal : “C’est par des infor­ma­tions éten­dues et exactes que nous voudri­ons don­ner à toutes les intel­li­gences libres le moyen de com­pren­dre et de juger elles-mêmes les événe­ments du monde.” Au moment où les dis­cours sim­plifi­ca­teurs, les mots d’ordre pop­ulistes et xéno­phobes envahissent le débat pub­lic, cette exi­gence et cet idéal demeurent d’une par­faite actu­al­ité. C’est pourquoi la presse d’opinion doit vivre, l’Humanité doit vivre ! J’y veillerai. »

Jaurès a bon dos

Par­ler du jour­nal de Jau­rès alors que L’Huma a été l’organe offi­ciel du PCF de 1920 à 1994, et demeure une cour­roie de trans­mis­sion d’un par­ti ago­nisant et alors que son rédac­teur en chef Patrick Le Hyaric est député européen com­mu­niste, man­i­feste un esprit con­fus, tout comme le ton général de la déc­la­ra­tion de Richard Fer­rand. Que la presse d’opinion doive vivre c’est une cer­ti­tude, qu’un jour­nal con­tin­ue de faire val­oir le point de vue du PCF pourquoi pas. Mais entretenir une véri­ta­ble armée aux frais du con­tribuable de près de 200 col­lab­o­ra­teurs pour un jour­nal qui n’a jamais voulu faire un effort de ratio­nal­i­sa­tion de ses effec­tifs ou de sa ges­tion sem­ble éton­nant. Nos lecteurs peu­vent relire l’article très com­plet que nous avons pub­lié récem­ment sur la décon­fi­ture de la presse com­mu­niste. Le quo­ti­di­en com­mu­niste compte près de 120 cartes de presse pour une dif­fu­sion (très gon­flée par les ventes aux tiers et aux syn­di­cats) de l’ordre de 30.000 exem­plaires. Le quo­ti­di­en nation­al catholique Présent dif­fuse 9.000 exem­plaires avec 4 cartes de presse. Peut-être sa rédac­tion pour­rait elle don­ner quelques tuyaux à L’Huma

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