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Rien ne va plus à BFMTV ! 

17 octobre 2023

Temps de lecture : 4 minutes
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Rien ne va plus à BFMTV ! 

Temps de lecture : 4 minutes

Depuis la fin de la saison 2022/2023, plusieurs têtes d’affiche ont quitté la chaîne d’information dirigée par Marc-Olivier Fogiel. Cycle naturel ou hémorragie inquiétante ?

Pour cer­tains des salariés de BFMTV, « ce n’est que la par­tie vis­i­ble de l’iceberg » : jeu­di 5 octo­bre dernier, l’annonce du départ du présen­ta­teur Bruce Tou­s­saint a sus­cité quelques remous au sein de la rédac­tion. Un départ impor­tant, puisque le jour­nal­iste ani­mait, du lun­di au ven­dre­di, la tranche 9h-12h (le Live Tou­s­saint). L’animateur a annon­cé au directeur de la chaîne, Marc-Olivi­er Fogiel, son départ pour la chaîne TF1 quelques heures avant seule­ment que la chaîne con­cur­rente ne l’annonce dans un communiqué.

Une « pépinière de talents » …qui se vide

Si le départ de Bruce Tou­s­saint, un mois après la ren­trée, aurait sus­cité la colère de « Mar­co », c’est peut-être parce qu’elle fait suite à une cas­cade de départs. De Jean-Bap­tiste Bour­si­er, par­ti en mai pour ani­mer la mati­nale de LCI à Aurélie Casse, qui a rejoint France Télévi­sion, en pas­sant par Pas­cale de La Tour du Pin, par­tie pour rejoin­dre le PAF de Cyril Hanouna, les têtes d’affiche de BFMTV se font la malle les uns après les autres. Fogiel se veut ras­sur­ant : « Busi­ness as usu­al, a‑t-il déclaré au Point. C’est le cours logique des choses. […] L’idée est de con­tin­uer à faire grandir d’autres per­son­nes, car BFMTV est une pépinière de tal­ents ». Pour autant, un autre son de cloche se fait enten­dre du côté des salariés, qui admet­tent sous cou­vert d’anonymat : « L’ambiance est cat­a­strophique ! Mais c’est Fogiel le respon­s­able. Quand on ne fait que du peo­ple, il ne faut pas s’étonner que tout le monde parte ». « Que des vis­ages d’antenne par­tent, c’est le jeu du mer­ca­to. Mais autant d’un coup, ça racon­te quelque chose », com­mente un autre jour­nal­iste au nom tu.

Aux origines des départs : mauvaise ambiance, mauvais salaires

Est-ce donc à la direc­tion que l’on doit une telle hémor­ragie ? Cer­tains déplorent l’ambiance dif­fi­cile au sein de la chaîne : « Il y a des con­gés sab­ba­tiques, avec par­fois l’autorisation d’aller boss­er sur d’autres chaînes et médias. Donc les gens ne par­tent pas pour d’autres pro­jets ou pour souf­fler, mais pour fuir une ambiance et le manque de recon­nais­sance », souligne une source. Çà et là, on point aus­si la cer­taine appréhen­sion que Fogiel sus­cite par­mi ses troupes : « il con­cen­tre tout autour de lui. Il a tout repris en main, la ligne édi­to­ri­ale, la com­mu­ni­ca­tion ou même l’habillage de la chaîne. Au point de provo­quer une sorte de crise de con­fi­ance. Il décide, on exé­cute. Ce qui n’était pas l’ADN de BFMTV à l’origine ».

Un prob­lème de salaires pour­rait aus­si être à l’origine de telles fuites : face aux efforts financiers de CNEWS qui espère encore accroître ses audi­ences, les salaires des présen­ta­teurs de BFMTV ne compteraient pas par­mi les postes les mieux rémunérés. La ques­tion pécu­ni­aire serait donc en par­tie à l’origine de cette vague de départs.

Voir aus­si : Marc-Olivi­er Fogiel, portrait

« Star system » : la méthode Fogiel en question

Depuis l’arrivée de Marc-Olivi­er Fogiel, en 2019, BFMTV a changé de per­spec­tives : « avant mon arrivée, la star de la chaîne, c’était l’info », con­fi­ait le directeur général. « J’en ai fait une vraie chaîne de télé, et nos présen­ta­teurs sont devenus des stars. C’est nor­mal qu’ils soient débauchés. C’est la vie des médias ! » Face au défer­lement, le DG veut présen­ter une image d’apparente con­fi­ance en lui. En recru­tant Lau­rent Ruquier (dont les pre­mières audi­ences ne sont pas encour­ageantes) et Julie Hamett, il tente de garder la dynamique de la six­ième antenne nationale (sep­tem­bre 2023) alors même que les hauss­es des chiffres de CNews et LCI lais­sent présager une féroce bataille d’audience à venir…

Voir aus­si : CNews pro­gresse et fait grin­cer des dents

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