Reworld c’est un journalisme un peu particulier. Un journalisme avec le moins de journalistes possibles mais des agences de communication, du « brand advertising » c’est-à-dire notre bonne vieille publicité maquillée sous forme d’articles ordinaires alias les publireportages. Avec parfois des révoltes justifiées de journalistes.
Reworld, tout un monde
Mondadori c’était entre autres Closer, Télé Poche, Télé Star, L’Auto journal, Auto plus, Biba, Grazia, Nous deux, Le Chasseur français, Diapason, Photo, Sciences et vie etc. C’est l’ensemble de ce pôle qui a été vendu à Reworld. Reworld c’est Marie France, Télé Magazine, Gourmand, Vie pratique, Be, Auto Moto, Maison & Travaux, Pariscope, Le Journal de la Maison, Campagne Décoration, Mon Jardin Ma Maison, Union, Auto Moto. Et quelques autres.
Un monde où la casse sociale et éditoriale ne fait pas peur. La quasi-totalité des directeurs de pôles éditoriaux et des rédacteurs en chef a fait jouer la clause de conscience. Une cinquantaine de licenciements ont accompagné ces départs volontaires.
Révolte à Sciences&Vie
Fin novembre 2020, plus de 80% des membres de la rédaction votaient une motion de défiance contre la nouvelle responsable Karine Zagaroli qui avait succédé à Hervé Poirier. Ce dernier est parti après une rupture conventionnelle, au moment où il estimait ne plus pouvoir protéger le professionnalisme de la rédaction.
Cette tension succédait à un bref mouvement de grève en septembre. La rédaction, plus ou moins réduite de moitié entre départs via la clause de conscience et licenciements, s’inquiétait pour la qualité éditoriale des contenus d’un magazine se vendant encore à plus de 180.000 exemplaires. Les « chargés de contenus », non journalistes, moins payés, plus sensibles aux sirènes publicitaires, sauront-ils garantir cette qualité ? Si non, le lecteur risque de s’en apercevoir assez vite dans un domaine scientifique ou le manque de rigueur se voit plus facilement qu’ailleurs.