Rupert Murdoch aura 92 ans à l’automne, certains le voyaient quasi immortel. 70 ans sur la brèche, quatre mariages, quatre enfants pour les deux premières unions, une fortune estimée autour de 20 milliards de dollars. Un empire médiatique en Australie, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, et bien entendu aux États-Unis.
Une odyssée familiale et entrepreneuriale
Né australien d’une famille d’origine écossaise, il prend la tête d’un petit groupe de presse australien bâti par son père. Il a alors 22 ans. Les acquisitions/ventes/reventes/rachats vont se succéder pendant 7 décennies. Les dénombrer en totalité serait fastidieux, retenons quelques noms parmi les plus emblématiques :
- Sydney Morning Herald (Australie)
- News of the World (Grande Bretagne, fermé en 2011)
- The Sun (tabloid Grande Bretagne)
- The Times (Grande Bretagne)
- Daily Telegraph (Grande Bretagne)
- Wall Street Journal (USA)
- New York Post (USA)
- Chicago Sun (USA)
- Fox News (USA)
- HarperCollins (édition USA)
- 21st Century Fox (cinéma, USA, vendu à Disney en 2018)
Son troisième mariage en 1999 avec une jeune chinoise, ancienne championne de volley-ball, plus jeune de 38 ans, va défrayer la chronique. Il divorcera en 2013 pour se remarier en 2016 et divorcer de nouveau six ans plus tard.
Une succession âprement disputée
Le groupe Murdoch est constitué de deux holdings, News Corp (10 milliards de dollars de chiffre d’affaires) et Fox Corp (15 milliards). Les deux fils de son deuxième mariage, Lachlan né en 1971 et James né en 1972 vont se disputer l’héritage pendant des années. Leur lutte va même donner lieu à une série sur HBO Succession, relatant les coups bas, les petites trahisons et les complots autour du patriarche pour désigner son successeur.
Ce sera Lachlan, réputé plus conservateur que son frère, ce dernier a décidé de quitter le groupe auparavant, sans doute plus par dépit que par véritable différend politique. Dans un communiqué Rupert Murdoch annonce qu’il prendra la présidence honoraire des deux sociétés holding du groupe en novembre 2023. Ce changement – s’il est réel et pas seulement de façade car le patriarche ne va pas s’effacer complètement — pourrait influencer la politique américaine et en particulier l’élection présidentielle de 2024. Réputé proche des Républicains, Rupert Murdoch avait été qualifié par Joe Biden « d’individu le plus dangereux du monde ». Mais ses relations avec Donald Trump se sont dégradées en 2020.