L’OJIM a déjà consacré fin 2016 un article à ce sujet : un site de la réinfosphère, Fdesouche, a dès le 5 décembre 2016 informé du travail de la fondation Gefira, accréditant la thèse selon laquelle « les ONG sont complices de passeurs de migrants ».
L’observation de la trajectoire géolocalisée de bateaux d’Organisations Non Gouvernementales a en effet apporté aux enquêteurs de Gefira des éléments leur permettant d’affirmer que des ONG ne font pas que du sauvetage en méditerranée mais sont un maillon dans la chaine de passage des clandestins des côtes libyennes vers l’Italie.
Entre déni et confirmation
Cette information a été démentie par Libération le 8 décembre, une désintox encore bien toxique, comme nous le relevions le 16 décembre.
Le 15 décembre, Fdesouche nous informe que selon le Financial Times, « les douanes européennes accusent des organisations humanitaires de collusion avec les passeurs de migrants ». L’article du quotidien britannique, en accès payant, cite un rapport de Frontex selon lequel « les réseaux mafieux ont été vus embarquer des migrants directement sur un bateau d’une ONG ». Le site de La Tribune du 16 décembre mentionne quant à lui 2 rapports de Frontex remettant en cause le rôle des ONG.
Le 24 avril 2017, Le Monde révèle qu’un procureur italien affecté à Catane, dans l’est de la Sicile, Carmelo Zuccaro, a affirmé « avoir « des preuves » que des navires humanitaires qui secourent des migrants en Méditerranée (sont) en contact direct avec des trafiquants d’êtres humains en Libye ».
Le 13 juin, Le Figaro nous informe que le Parlement italien qui a diligenté une enquête à ce sujet en a conclu que « le soupçon était infondé ».
Le quotidien ne fait pas état des positions différentes de magistrats italiens sur le sujet : ainsi, Le Point, moins péremptoire, rapporte que le procureur de Catane a répété le 3 mai « ses soupçons de collusion et réclamé les moyens d’enquêter », tandis que « le procureur de Syracuse (Sicile), Francesco Paolo Giordano, a pour sa part assuré avoir entendu “des centaines de personnes” et n’avoir jamais trouvé trace de liens entre passeurs et ONG ».
Retour du réel
Début juillet 2017, l’Italie, complètement débordée par l’afflux massif de clandestins, comme le rapporte la Libre Belgique, menace de fermer ses ports, suite notamment à la défaite électorale de plusieurs maires pro-migrants, nous indique Le Monde.
Selon une dépêche de l’AFP, reprise stricto sensu le 3 juillet par de nombreux titres dont Libération, La Croix, et L’Express, une réunion informelle des Ministres de l’intérieur italien, français et allemand est organisée le 2 juillet en réponse à cet ultimatum. Les Ministres conviennent que les États doivent « travailler à un code de conduite pour les ONG ». L’objectif est que « les ONG doivent certes répondre à leur vocation de sauvetage en mer, mais ne pas alimenter elles-mêmes ce flux incessant ». L’AFP ajoute que parmi les pistes pour freiner le flux des clandestins, le renforcement des garde-côtes libyens a été évoqué. « L’idée inquiète les ONG, qui redoutent le sort réservé aux migrants interceptés et renvoyés en Libye », indique l’AFP sans toutefois citer ses sources. On ne peut être plus clair…