« L’emmerdeuse » : compliment ou insulte ? La Une de L’Express fait réagir jusqu’au sommet de l’État. Interrogé à ce sujet par Jean-Jacques Bourdin, Manuel Valls s’est avoué choqué. « Je ne suis pas sûr qu’on retrouve cette même Une à l’égard d’un homme, d’un responsable public » a déclaré le premier ministre, ajoutant même « c’est dégradant. C’est dégradant pour notre vie politique ».
Faux répond Christophe Barbier, dans une vidéo et un éditorial mis en ligne moins de deux heures après la fin de l’émission : « une couverture titrée “L’emmerdeur” a été consacrée à François Bayrou par Le Point. Quant à Marianne, la liste des qualificatifs employés à l’égard de Nicolas Sarkozy relègue “L’emmerdeuse” au rang de mot doux… L’Express n’a pas ménagé François Hollande en le qualifiant de “Monsieur Faible”, ni son prédécesseur en se demandant, toujours en Une, “pourquoi il suscite la haine”, ni les femmes de droite, telle Christine Lagarde, interpellée en octobre 2007 sous le vocable “potiche ou fortiche ? ».
Pour le patron de L’Express, « traiter quelqu’un d’ ”emmerdeur”, c’est lui reconnaître une certaine efficacité, certes agaçante, mais qui ne peut laisser indifférent ». Conclusion de sa plaidoirie en défense : « ne peut-on sortir de la vie politico-médiatique aseptisée, sclérosée, et parler parfois avec la franchise roborative, la rudesse authentique des Français de la rue ? »
Au vu du parcours de Christophe Barbier, archétype du journaliste du système, « pur spécimen de libéral-libertaire », on est en droit de douter de sa sincérité… Quant au « Français de la rue » évoqué, il est fort possible, que sa « franchise » soit, quant à elle, un peu plus « roborative » que celle du patron de L’Express…
Source : L’Express