Le 1er avril 2024, le président de Debout la France avait publié sur YouTube une vidéo dans laquelle il accusait la macronie de verrouiller à la fois les institutions et le système médiatique. Son analyse se centrait principalement sur le rôle de Conspiracy Watch, censé officiellement lutter contre les fausses nouvelles. Dans un article publié sur son site le 10 avril 2024, Reporters sans frontières accuse Nicolas-Dupont-Aignan d’avoir déclenché une campagne de cyberharcèlement et de haine contre les “journalistes” (sic) de Conspiracy Watch.
Retour sur les accusations de Dupont-Aignan
Pour le député, ces “fact-checkers” forment un “cabinet noir” au service de la macronie. Pour preuve, il dénonce d’abord les nombreux fonds publics dont bénéficie l’organisation pilotée par Rudy Reichstadt, notamment les 60 000 euros du fonds Marianne, affaire révélée par un rapport du Sénat.
Il rappelle également que Conspiracy Watch a caché, ce qui est factuellement incontestable, le fait d’avoir reçu dès 2017 de l’argent des services du premier ministre via la DILCRAH (la Délégation interministérielle de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme et la haine anti LGBT) qui dépend directement de Matignon.
Voir aussi : Fonds Marianne : Conspiracy Watch pris les doigts dans le pot de confiture
Enfin, il fait remarquer qu’en dépit de faible nombre de vues, le site de Reichstadt, bénéficie, grâce à d’importants relais dans les médias publics (en particulier France Info), d’un poids exagéré dans l’espace public. Le but de ces opérations serait de manipuler l’opinion en faveur du pouvoir, en décrédibilisant toutes personnalités le contestant, en leur accolant l’étiquette de “complotiste”. Un profil qui se confirme à la lecture du portrait de son fondateur Rudy Reichstadt.
Reporters sans frontières formule des accusations graves contre le chef de Debout la France
Reporters sans frontières accuse Nicolas Dupont-Aignan d’avoir, par cette vidéo, mis physiquement en danger les membres de Conspiracy Watch. Ces “journalistes” subiraient des atteintes jusque dans leur intimité.
Au-delà du caractère spécieux de l’accusation — en quoi Dupont-Aignan devrait il assumer les actions de personnes qui lui sont extérieures et responsables de leurs agissements ? — l’ONG, censée défendre le pluralisme et la liberté d’expression, ne répond pas sur le fond.
Reporters sans frontières se contente de citer un article de Libération daté du 15 juin 2023 dans lequel le quotidien de la gauche libérale libertaire justifie de manière alambiquée les raisons l’ayant poussé à révéler les bénéficiaires du fond Marianne tout en dédouanant Conspiracy Watch car celui-ci aurait été d’une transparence absolue…
Voir aussi : Rudy Reichstadt, portrait
Nicolas Dupont-Aignan répond à “Rapporteurs sans frontières”
Nous nous sommes entretenus par téléphone avec Nicolas Dupont-Aignan. Selon lui, Conspiracy Watch comme Reporters sans frontières pratiquent l’inversion accusatoire. “C’est le monde à l’envers” nous explique-t-il. Pour le député, ces organisations pratiquent précisément ce qu’elles dénoncent et d’abord le cyberharcèlement, sans scrupules et travaillant en bande. Il martèle que son accusation porte sur deux points précis. D’une part la perception indue d’importantes sommes publiques. D’autre part, le dévoiement de causes nobles : la lutte contre les fausses nouvelles, et la lutte contre le séparatisme et l’antisémitisme.
Accusé par Conspiracy Watch et Reporter Sans Frontières de contribuer à développer l’antisémitisme en attaquant Rudy Reichstadt, Nicolas Dupont-Aignan répond fermement : “C’est révoltant, c’est abominable !”. Il est vrai que RSF est devenu Rapporteurs sans frontières, comme le démontre notre dossier numérique consacré à cette police du journalisme et réservé à nos abonnés.
Je soutiens l’OJIM et j’obtiens mon dossier sur RSF : ojim.fr/faireundon/