L’Observatoire avait déjà attiré l’attention des lecteurs francophones sur la section Suisse de Reporters Sans Frontières (RSF). Cette dernière, dans une démarche inédite, avait demandé l’annulation d’une réunion du Club de la Presse de Genève (CSP), le thème abordé (les liens des casques blancs syriens avec les mouvements islamistes) ne lui convenant pas. Le président du club le député démocrate chrétien Guy Mettan refusant les pressions qualifiées d’« habituellement le fait d’États dictatoriaux ou autoritaires » avait maintenu la conférence qui fût un succès.
RSF Suisse s’est retiré mercredi 20 décembre 2017 du Club. Son président Gérard Tschopp affirme sans rire que son intention était de « susciter un débat sur le rôle, la mission et les valeurs respectives du CSP et de ses partenaires média dans un environnement informationnel en profonde transformation ». Dans le même temps RSF avait suggéré que le parlement genevois retire ou diminue sa subvention au Club ce que le Parlement avait refusé mi-décembre.
Le même Gérard Tschopp, toujours adepte du comique involontaire, déclarait dans un communiqué « que – sur fond d’un retour massif de la propagande – la distinction entre la communication et le journalisme doit être réaffirmée avec une nouvelle détermination et sans aucun compromis ». Sans réaliser que RSF Suisse par ses prises de position en faveur de la censure, son refus du débat, son mépris de tout dialogue sur des sujets « interdits » est un parfait exemple d’outil de communication, pratiquant la propagande sur fond de bonne conscience. Rappelons au malheureux Tschopp les paroles de Virgile Quos vult perdere Jupiter demendat.
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