Si Russia Today (RT), continue d’être « persona non grata » auprès des services de presse du gouvernement français en général et de l’Elysée en particulier, ses bons résultats permettent d’envisager l’avenir avec plus de sérénité que lors du lancement.
Un procès avec Benjamin Griveaux
Benjamin Griveaux s’est reconverti. Redevenu député, il a intégré les rangs de la BITD, pour “base industrielle et technologique de défense”. Il va falloir faire attention à la prononciation, d’ailleurs les autorités s’en sont aperçues puisque ladite base qui œuvre sur la place des industries de défense dans le plan de relance post-Covid a été rebaptisée « base industrielle pour la souveraineté de la défense », la BISD, moins dangereuse dans l’énoncé de son acronyme.
Entretemps, RT France a assigné Benjamin Griveaux en diffamation pour avoir déclaré « RT n’est pas du journalisme, c’est un outil de propagande financé par l’Etat russe ». Une audience doit avoir lieu fin septembre 2020 où Griveaux sera défendu par Maître Richard Malka.
Une audience en hausse
La chaîne russe a surfé sur la vague des gilets jaunes, suivant en direct et de l’intérieur un grand nombre de manifestations, devenant une sorte de « chaîne des gilets jaunes ». Ceci lui a permis de rebondir en audience en particulier sur les réseaux sociaux, avec près de 700.000 abonnés sur YouTube et pas loin du million et demi sur Facebook. Même si Twitter dévalorise la chaine en adjoignant systématiquement la mention « financé par l’État russe » (ce qui n’est pas fait pour Al Jazeera par exemple, cherchez l’erreur), RT a su multiplier les canaux de distribution en étant présent sur l’offre de Canal+ ou en intégrant la plateforme Molotov.
Un bas de laine pour l’hiver
Un résultat positif de 8M€ pour 2019 (source La Lettre A) et dit-on encore 4M€ pour 2020 (même source) la chaine peut attendre 2021 avec optimisme. Surtout si le Kremlin continue d’apporter une subvention estimée annuellement à 28M€.
De quoi étoffer sa force de frappe en ressources humaines. Le cap des 100 journalistes pourrait être atteint en 2021 sans compter plusieurs dizaines de pigistes et d’intermittents. Ce qui permettrait d’avoir moins d’émissions « en conserve » diffusées en différé, plus de direct, comme les grands…