Dans la guerre de l’information autour du conflit russo-ukrainien, les moyens d’information contrôlés par le Kremlin en Europe ont été interdits en Europe depuis le 2 mars 2022, Sputnik et RT ne sont plus accessibles ni en direct ni sur les réseaux sociaux. Mais que deviennent leurs journalistes ?
Flou juridique
RT France a entrepris des démarches juridiques pour contester l’interdiction de l’UE de diffuser à partir du 2 mars 2022. Sur le thème : aucun texte ne donne un quelconque pouvoir à la Commission pour imposer cette décision. Sans préjuger d’une quelconque réponse sur le plan juridique, les tribunaux (lesquels ?) risquent de mettre des mois sinon des années avant de donner une indication claire. Nul ne sait si les autorités du Kremlin veulent ou voudront recommencer à financer RT France ou RT Allemagne. Du côté de Sputnik même question. L’économie russe va souffrir des sanctions, Moscou voudra-t-il ou pourra-t-il envisager de nouveaux financements ?
Chômage et liquidation
Les sociétés éditrices des médias russes risquent d’être liquidées avec ouverture des droits au chômage pour les quelques 130 employés de RT et les 29 employés de Sputnik, au total plus de 120 journalistes sur le carreau. Avec une différence, les journalistes de RT disposaient d’une carte de presse qui avait été refusée à Sputnik. À la demande de certaines organisations patronales (sic) la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP) avait envisagé de rappeler ces cartes de presse en cours pour 2022. Le Syndicat des Journalistes (SNJ) craignait un dangereux précédent. Finalement les cartes ne seront pas restituées. Les journalistes quittant le média – a priori tous ou presque – pourront demander une nouvelle carte de presse pour l’année en cours, sans la mention « RT ».