Suite à des nouvelles règles de mesure d’audience de Médiamétrie, le site Rue89 a dû changer son aspect graphique aux dépens, dit-il, de son identité.
En effet, auparavant, Médiamétrie calculait l’audience de chaque groupe de presse en cumulant, sans distinction, l’ensemble de ses sites. Ainsi, l’audience de Rue89 était comprise dans celle du Nouvel Obs (qui a racheté le site en janvier 2012), comme l’audience du Huffington Post et du site aujardin.org l’était dans celle du Monde.
Désormais, Médiamétrie impose qu’une marque claire d’appartenance au groupe prédomine sur le reste pour que ce cumul soit pris en compte. Rue89 a donc dû changer son haut de site et placer à la première place le logo du Nouvel Obs. Son propre nom est relégué plus bas, au titre de « partenaire ».
« Le Nouvel Observateur a considéré qu’il ne pouvait pas se passer de notre audience, qui, cumulée à la sienne, permet au groupe de se hisser dans la tête du classement des acteurs de l’information numérique en France », écrit Rue89 en soulignant que « notre actionnaire nous a renouvelé son engagement de respecter notre totale indépendance rédactionnelle ».
Dans un article commun, la rédaction de Rue89 « regrette cette décision car elle sacrifie notre Rue ». « Ce ne sont pas que des détails graphiques. Ces choix détruisent de fait l’identité de Rue89 », ajoute-t-elle en craignant une « intégration forcée de Rue89 à L’Obs ». « Nous craignons, à terme, que Rue89 soit dilué et confondu », conclut la rédaction.
Pour s’opposer à ces changements, les salariés de Rue89 se sont mis en grève lundi. Une grève qui s’est prolongée durant deux jours. Après avoir rencontré la direction du Nouvel Obs ce mardi, la grève a été levée mercredi 11 décembre 2013. Les journalistes ont expliqué, dans un texte paru sur le site, être « désormais impliqués » dans un processus pour améliorer l’affichage de leur site, même s’il ne retrouvera pas son apparence précédente. « La grève est levée, Rue89 continue », a déclaré le patron du Nouvel Obs, Claude Perdriel.