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Ruptures, un journal résolument eurocritique

7 février 2023

Temps de lecture : 4 minutes
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Ruptures, un journal résolument eurocritique

Temps de lecture : 4 minutes

Achats groupés de vaccins, émission de dette mutualisée, politique économique et migratoire, etc. : l’Union européenne a une influence de plus en plus grande sur le quotidien des citoyens. Le journal mensuel Ruptures (ruptures-presse.fr) s’est fixé comme ambition d’en appréhender les différentes dimensions, dans les domaines du social, de l’économique et du géopolitique. La ligne éditoriale affichée est souverainiste et clairement marquée à gauche. Qu’on la partage ou non, ce mensuel mérite d’être connu pour la qualité de ses articles.

Réincarnation de Bastille-République-Nation

L’origine de Rup­tures est à trou­ver dans le men­su­el “pro­gres­siste rad­i­cale­ment eur­o­cri­tique Bastille-République-Nation. Lancé en 2000, ce jour­nal pro­po­sait — déjà — des analy­ses appro­fondies sur l’actualité tant de l’Union européenne que des pays qui la com­posent. En 2015, le titre a changé de nom pour pren­dre celui de Rup­tures, cen­sé drain­er un lec­torat plus large. Rup­tures est avant tout un média en for­mat papi­er, disponible sur abon­nement, le site inter­net du jour­nal n’étant qu’une vit­rine avec peu de contenu.

La rédac­tion du jour­nal est assurée par 5 jour­nal­istes et par son rédac­teur en chef, Pierre Lévy. Celui-ci se présente comme « jour­nal­iste, ancien rédac­teur au quo­ti­di­en L’Humanité , ancien syn­di­cal­iste CGT-Métal­lurgie ». Rup­tures annonce avoir un peu plus de 10 000 lecteurs, ce qui est peu compte tenu de la qual­ité des arti­cles du jour­nal, mais dif­fi­cile à con­trôler. Le prix de l’abonnement annuel, d’un mon­tant de 60 € (par prélève­ment) ou de 79 € par chèque, et son absence de dif­fu­sion en kiosque, n’y sont sans doute pas étrangers.

Des brèves et des articles fouillés

L’édition papi­er de Rup­tures compte 4 pages, com­posées d’un édi­to­r­i­al, de « brèves et déra­pages » sur l’actualité de l’U.E. et des pays européens, et des arti­cles con­sacrés, en fonc­tion de l’actualité, à l’économie, au social, aux insti­tu­tions européennes et à l’actualité internationale.

Le dernier numéro (n°121) com­porte un arti­cle con­sacré aux diver­gences entre pays européens sur la poli­tique économique com­mune, que celles-ci con­cer­nent les suites à don­ner aux mesures pro­tec­tion­nistes améri­caines ou les sanc­tions con­tre la Russie. Un autre arti­cle présente, en épargnant au lecteur les habituelles polémiques con­tre Vik­tor Orban, la poli­tique sin­gulière du gou­verne­ment hon­grois au sein de l’U.E. : « Budapest plie mais ne rompt pas ».

Un autre sujet abor­dé en pro­fondeur dans le dernier numéro de Rup­tures est la divi­sion des 27 pour faire face aux vagues migra­toires. L’angle édi­to­r­i­al est factuel, sans le tra­di­tion­nel cou­plet si fréquent à gauche sur « l’Europe forter­esse », qui cor­re­spond si peu à la réal­ité. Nous voilà loin des arti­cles écrits à la hâte à par­tir de dépêch­es de l’AFP. L’édition papi­er du jour­nal per­met par ailleurs un con­fort de lec­ture d’autant plus appré­cia­ble que le con­tenu des arti­cles est dense.

« Média affilié à un État, Russie »

L’étiquette sou­verain­iste de gauche est par­fois dif­fi­cile à porter. Wikipé­dia souligne que le défunt site d’extrême gauche Confusionnisme.info qual­i­fi­ait en 2015 la ligne édi­to­ri­ale du jour­nal d’ambiguë, et « d’un nation­al­isme bon teint mât­iné de pro­tec­tion­nisme et de répub­li­can­isme ». De fait, l’ancrage affiché à gauche du jour­nal n’apparait pas évi­dent à la lec­ture de nom­breux articles.

Sur Twit­ter, le compte de Rup­tures est depuis sep­tem­bre 2020 label­lisé « Média affil­ié à un Etat, Russie ». Coïn­ci­dence ou expli­ca­tion, ce label a été apposé peu de temps après que le jour­nal ait con­sacré un arti­cle cri­tique sur le traite­ment médi­a­tique du Rus­si­a­gate. « Cela a des con­séquences néga­tives à la fois en matière de vis­i­bil­ité sur Twit­ter mais surtout de répu­ta­tion », notait le jour­nal en octo­bre 2020. Mal­gré de mul­ti­ples démarch­es du rédac­teur en chef, l’oiseau bleu est resté inflex­i­ble, sans toute­fois apporter la moin­dre expli­ca­tion à cette désignation.

Un documentaire sur le Brexit en préparation

En parte­nar­i­at avec le jour­nal Front pop­u­laire, Rup­tures a lancé fin 2021 un finance­ment par­tic­i­patif pour la réal­i­sa­tion d’un doc­u­men­taire sur le Brex­it, « vu du peu­ple ». Bien que les fonds néces­saires sem­blent avoir été recueil­lis, sa sor­tie, ini­tiale­ment prévue en novem­bre 2022, a été reportée en l’attente de l’achèvement du tour­nage. Le jour­nal invoque des con­tretemps de natures diverses.

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